Selon les statistiques, près de 20% de la population québécoise souffrira d’une maladie mentale au cours de sa vie. Une personne sur cinq. Ou plutôt, à peine une personne sur cinq. Excusez-moi, mais j’ai beaucoup de difficulté à croire à ce chiffre. Loin de moi l’idée de basculer dans la trappe aux fake news, mais il me semble que ce nombre est bien en deçà de la réalité. Quand je regarde comment les choses se passent parmi les gens qui gravitent aux alentours, disons que je me permets d’avoir de grosses réserves. Peut-être que je suis entouré d’hypersensibles, allez donc savoir…
Histoire de me faire sentir moins seul dans mon doute, faites le test vous-même. Regardez autour de vous et essayez d’identifier QUATRE personnes sur CINQ qui n’ont jamais souffert d’anxiété, de trouble panique, de dépression (majeure, latente ou saisonnière), de troubles de l’humeur, de mélancolie (tenace ou passagère) ou de traumatismes émotionnels quelconques. Vous voyez ce que je veux dire? De là ma réserve toute bétonnée.
Ce qui me rend encore plus perplexe quand je tombe sur cette statistique, c’est qu’elle est en parfaite contradiction avec le nombre de prescriptions d’antidépresseurs ou de tout autre médicament destiné à maîtriser ou à soulager le mal-être qui, lui, va en augmentant. Ajoutez à cela qu’on diagnostique de plus en plus de problèmes comportementaux et émotionnels chez les enfants souvent en très bas âge, et y a de quoi s’y perdre encore plus. Il y aurait peut-être lieu de nous questionner sérieusement sur notre manière d’évaluer l’ampleur de la détresse émotionnelle dans notre beau monde. En commençant par regarder le problème en face.
Peut-être qu’on aime mieux aborder la chose en faussant un tant soit peu la réalité. Ça fait moins mal. Quand on connaît les risques courus par ceux et celles qui doivent un jour admettre qu’ils souffrent d’une maladie mentale (stigmatisation au travail, mise à l’écart, incompréhension, etc.), on est effectivement peut-être aussi bien de garder tout ça pour soi, quitte à souffrir en silence, avec un nuage permanent comme seul compagnon de route…
Tout ça pour dire qu’on pourra mettre en œuvre toutes les campagnes de sensibilisation possibles et tous les #bellcause de l’univers, tant qu’on n’admettra pas que la majorité de la population est littéralement en train de crouler sous la pression, rien ne changera.
On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Et parfois, on leur faire dire n’importe quoi.
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Le fait saillant sportif du week-end (oubliez le Super Bowl…) a été l’inspirante performance du Canadien lors des deux matchs présentés au Centre Bell. Tout n’était pas parfait, loin de là, mais quel enthousiasme, mes amis! Le fun est revenu dans la place, tout le monde met la main à la pâte et les sourires sont bleu-blanc-rouge. On n’en demande pas plus. Un virement d’ambiance aussi marqué d’une saison à l’autre, c’est du jamais vu. Merci les boys, on va vous suivre jusqu’au bout!
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Février 2019: j’peux pas croire que nos partis politiques veuillent encore faire du millage sur les signes religieux! Est-ce qu’on va en sortir un jour? Ç’a l’air que non. Comme si on avait décidé de remplacer le débat constitutionnel par une autre chicane en cul-de-sac. Je commence à en avoir un peu marre, genre…