Les trois aspirants chefs du Parti libéral du Québec (PLQ) se sont livrés un débat sans grandes flammèches, dimanche, devant leurs militants réunis au Collège Maisonneuve à Montréal.
Dans un affrontement portant principalement sur l’éducation, la main d’œuvre, l’immigration et l’image du parti, les candidats Raymond Bachand, Philippe Couillard et Pierre Moreau ont tenté de se démarquer sur des enjeux qui, pour la plupart, semblent faire consensus au sein du PLQ.
Invités à revenir sur le printemps érable, les trois candidats ont défendu une hausse des frais de scolarité. M. Bachand et M. Moreau ont néanmoins attaqué la position de Philippe Couillard, qui plaide en faveur d’une indexation progressive de la facture étudiante. «L’indexation n’est pas suffisante, c’est une question de justice sociale», a fait valoir Raymond Bachand, qui estime que l’effort demandé aux étudiants devrait refléter celui fourni par l’ensemble des contribuables.
La gestion de la crise étudiante par l’ancien premier ministre Jean Charest n’a d’ailleurs pas fait l’objet d’un désaveu, si ce n’est que les trois politiciens ont évoqué l’importance de mieux dialoguer avec la jeunesse à l’avenir. L’ex-ministre de la santé Philippe Couillard s’est illustré sur ce point, admettant que les associations étudiantes avaient peut-être raison quant à la gestion déficiente des finances dans les universités. Une position décriée par Raymond Bachand et Pierre Moreau, pour qui le sous-financement des universités ne fait aucun doute.
Alors qu’il a martelé le thème de la jeunesse tout au long du débat, l’ex-ministre des Transports Pierre Moreau a surpris ses deux adversaires en proposant d’ouvrir un débat sur l’abolition des cégeps. En plus d’être un «outil essentiel» de diplomation, «le cégep est une institution majeure en termes d’emploi, de rayonnement économique et d’activités culturelles pour l’ensemble de la population», a contre-attaqué Philippe Couillard.
Tous les prétendants dans la course à la direction ont minimisé la portée des allégations de corruption ainsi que l’impact de la Commission Charbonneau sur l’image du parti. Toutefois, les avis divergent sur les mesures nécessaires afin de regagner la confiance de la population.
«Il faut agir plus vite», a soutenu Raymond Bachand, admettant que la Commission Charbonneau n’a pas été mise en place au moment où les gens la voulaient. Philippe Couillard a quant à lui proposer de mettre en place un code d’éthique pour les partis politiques.
Sur les enjeux tels que l’immigration et la francisation, un consensus règne parmi les candidats. Tous trois souhaitent maintenir le nombre d’immigrants au Québec et refusent de rouvrir la loi 101. Si une meilleure intégration des immigrants au marché du travail fait également l’unanimité, Pierre Moreau est celui qui va le plus loin dans sa volonté de changer les bassins traditionnels d’immigration.
Il suggère de faire «éclater les vaches sacrées» telle que la primauté du français dans les critères de sélection. «Il faut aller chercher les immigrants […] qui vont nous permettre d’avoir une main-d’œuvre de qualité, et on fera la francisation ensuite», a insisté M. Moreau.
Prochaines étapes
Le prochain leader du PLQ sera nommé par les délégués lors du congrès à la chefferie du 17 mars. Pour l’heure, la course à la direction se transporte à Québec, où se tiendra dimanche prochain un débat sur les thèmes de la gouvernance, l’éthique et le fédéralisme. Le dernier des cinq débats du PLQ se déroulera le 2 février, à Rimouski.