Pour une rare fois, le ton a monté dimanche dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ) lorsqu’il a été question du gonflement des coûts administratifs dans le réseau de la santé.
Le candidat Philippe Couillard, qui était ministre de la Santé de 2003 à 2008, a essuyé des reproches à peine voilés de la part de son adversaire Pierre Moreau sur son incapacité à contrôler la multiplication des postes de cadres au détriment du personnel soignant.
«Comment se fait-il qu’en 2013 on se demande encore s’il y a trop de monde dans l’organigramme? Philippe suggère de s’inspirer des meilleures pratiques au monde… On faisait quoi en 2003, 2004 2005?», s’est interrogé le député de Châteauguay lors du quatrième débat de cette course au leadership.
M. Couillard s’est défendu en rappelant qu’il devait gérer «125 problèmes par jour» à la Santé, et que celui des coûts administratifs s’est installé sur une longue période. «Quand on gère beaucoup de sous, ça prend une structure solide. […] Vous ne pouvez pas prendre la scie mécanique un beau jour et dire que vous mettez tout le monde à la porte», a-t-il rappelé à son vis-à-vis.
Plus en retrait, le député d’Outremont Raymond Bachand a semblé se rallier à la position de M. Couillard, soulignant que la tentation de couper des postes à tout-va était «démagogique».
Parmi les trois candidats à la chefferie, Pierre Moreau a été le plus insistant sur la nécessité de freiner la hausse de 6 % par année des dépenses en santé. Avec un budget de 31 G$ en 2012, qui représente près de la moitié des dépenses totales de la province, «il est temps de faire un grand examen», a-t-il fait valoir.
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À l’inverse, Philippe Couillard maintient que le coût par habitant ici est plus bas que dans le reste du Canada. «On ne surdépense pas en santé au Québec par rapport à ailleurs, c’est même remarquablement stable», a rétorqué l’ex-ministre de la Santé. Ce dernier propose surtout de revoir la rémunération des professionnels de la santé, à qui il attribue une partie des trop grandes dépenses de l’État.
Le candidat Raymond Bachand a planché tout au long du débat sur l’importance de prioriser les soins à domicile pour les aînés et de libérer les médecins de certaines obligations afin qu’il puissent pratiquer là où les besoins sont les plus pressants.
Dans cet affrontement qui avait pour thème «Comment aider ceux qui en ont besoin?», les trois candidats ont également débattu de l’aide-sociale et de l’avenir du PLQ.
Le cinquième et dernier débat aura lieu samedi prochain à Rimouski.