La Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais a lancé une série de capsules éducatives destinées aux tout-petits pour leur permettre de mieux comprendre la différence en développant leurs compétences émotionnelles et relationnelles face aux enfants autistes.
«On voulait permettre aux enfants de la petite enfance d’être mieux outillés pour mieux comprendre cette réalité, a expliqué mardi matin le président de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais, Jasmin Roy, à l’école primaire Saint-Barthélémy. C’est là qu’on développe l’empathie, la compassion.»
Les capsules, disponibles gratuitement sur le site de la Fondation, mettent en vedette Léo, une marionnette autiste, et permettent de mieux comprendre sa différence en abordant des sujets comme la sensibilité au bruit ou l’attachement à la routine.
Bien que l’autisme soit de plus en plus discuté et expliqué dans les écoles, il n’existait tout de même aucun outil de ce genre pour la tranche d’âge de la petite enfance.
«À l’école où je travaille, on fait des tournées de sensibilisation dans les classes régulières pour parler d’autisme. Chaque deux ans, dans les classes de maternelle et première année, on devait changer notre formule, parce qu’on n’a rien trouvé qui fonctionnait comme on le voulait», a mentionné l’orthophoniste Marijo Tardif, qui travaille auprès d’enfants autistes depuis neuf ans et qui a collaboré à l’élaboration des capsules.
La lutte contre l’intimidation étant la mission première de la Fondation, Jasmin Roy jugeait important de «se mobiliser afin de faire changer les choses», car les enfants autistes sont trois fois plus susceptibles d’être victimisés.
«Si on les étiquette très jeunes, même si ce n’est pas de l’intimidation mais plutôt un rejet social, ça a des conséquences sur leur développement. On veut pouvoir favoriser un meilleur milieu de vie pour eux, les accueillir adéquatement», a-t-il mentionné.
Pour les adultes aussi
Les capsules sont accompagnées d’un guide pédagogique, mis sur pied par Marijo Tardif.
Ce guide s’adresse aux enseignants, parents et intervenants, pour leur faire mieux comprendre l’autisme afin de bien intervenir, mais aussi être en mesure de bien l’expliquer aux enfants.
«J’ai déjà vu des intervenants plus ou moins à l’aise, qui ne comprenaient pas trop les comportements des enfants autistes et qui ne réussissaient pas à bien répondre aux questions des enfants, ou qui avaient un malaise et l’ont transmis aux enfants, et c’est ce qu’on ne veut absolument pas», a-t-elle expliqué.
Selon le gouvernement du Canada, un jeune sur 66 âgé entre 5 et 17 ans a reçu un diagnostic du spectre de l’autisme à travers le pays en 2018.