Environnement

Justin Trudeau promet deux milliards d’arbres…financés par un oléoduc

Justin Trudeau lors d'une conférence de presse annonçant qu'il souhaite planter 2 milliards d'arbres et financer la mesure grâce à l'oléoduc TransMountain.

Justin Trudeau, chef du Parti libéral, promet de planter 2 milliards d'arbres et de financer la mesure avec les revenus de l'oléoduc TransMountain.

Le premier ministre Justin Trudeau promet de planter deux milliards d’arbres d’ici 10 ans. Une initiative environnementale qu’il entend rembourser avec les futures recettes de l’oléoduc Trans Mountain.

«Si on veut réellement combattre les changements climatiques, l’une des meilleures façons de le faire, c’est de rehausser la force de la nature», a déclaré vendredi le chef du Parti libéral du Canada. Ce dernier a donné une conférence de presse vendredi à Montréal en présence de nombreux élus libéraux.

Ce projet vise à réduire de 30 mégatonnes les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici 2030. Il permettra aussi la création de 3500 emplois saisonniers dans le domaine de la plantation d’arbres, affirme le parti.

«Contrairement aux Conservateurs, on sait qu’on n’a pas à choisir entre l’économie et l’environnement», a fait valoir le premier ministre. Ce dernier a lancé de nombreuses flèches à son principal adversaire politique, Andrew Scheer, dont il a notamment souligné l’absence à la grande marche pour le climat à Montréal

«Nous allons démontrer que deux milliards d’arbres vont contrer de façon réelle les augmentations de gaz à effet de serre partout au pays.» -Justin Trudeau

Un oléoduc controversé

La plantation de deux milliards d’arbres s’inscrit dans une série d’autres mesures. Celles-ci incluent entre autres la restauration de milieux humides et la protection de pâturages. Ces «solutions climatiques naturelles» seront financées sur 10 ans à même un fonds global de 3 G$.

Le gouvernement sortant promet d’ailleurs de rembourser cette facture à long terme avec les recettes futures de l’oléoduc Trans Mountain.

L’an dernier, le gouvernement Trudeau a acheté cet oléoduc reliant l’Alberta et la Colombie-Britannique au coût de 4,5 G$ afin d’en faciliter l’élargissement. Une décision qui a été vivement critiquée par plusieurs écologistes et communautés autochtones.

«On s’est engagé à ce que tous les profits de cet oléoduc soient investis dans la lutte contre les changements climatiques», a assuré M. Trudeau vendredi.

Ce dernier a par ailleurs affirmé ne voir aucune incohérence dans l’idée de financer un plan de protection de l’environnement avec le projet Trans Mountain.

«L’augmentation des gaz à effet de serre de Trans Mountain est négligeable», a fait valoir M. Trudeau. Sans un pipeline, le pétrole sera transporté par d’autres moyens, notamment par train, a-t-il souligné.

La chef du Parti vert, Elizabeth May, n’a pas été impressionnée par la promesse libérale.

«Il s’agit d’une autre bonne idée, mais c’est loin d’être suffisant», a-t-elle dit vendredi.

M. Trudeau a notamment été chahuté par des manifestants alors qu’il participait à la Marche pour le climat, selon Radio-Canada.

Urgence climatique

Aux termes de l’Accord de Paris, le Canada s’est engagé à réduire les émissions de GES du pays de 30% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Le gouvernement Trudeau ambitionne aussi de rendre le pays carboneutre d’ici 2050.

Le Nouveau parti démocratique a publié un communiqué vendredi pour dénoncer le bilan environnemental du gouvernement sortant.

«[Justin Trudeau] a déclaré l’urgence climatique et, 24 heures plus tard, il a approuvé un pipeline qui menace notre côte [pacifique]», a déploré le chef du parti, Jagmeet Singh.

Le programme électoral du NPD prévoit un «fonds de protection côtière» de 40 M$. Il servirait à défendre le saumon sauvage, enlever les navires abandonnés, nettoyer la côte et améliorer l’équipement et la formation de la Garde côtière.

Des «objectifs ambitieux»

Justin Trudeau a d’ailleurs rencontré en matinée la jeune militante écologiste Greta Thunberg.

«J’ai reconnu dans ma discussion avec Greta qu’il faut en faire plus. C’est pour ça qu’on s’est fixé des objectifs ambitieux pour les prochaines étapes», a affirmé M. Trudeau. 

Dans les derniers mois, le premier ministre a pris de nombreux engagements environnementaux. Il a notamment promis d’interdire les plastiques à usage unique à partir de 2021. Il s’est aussi engagé à protéger 25% des terres et des océans du Canada d’ici 2025.

 

 

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