Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a été la cible de tirs groupés au Face-à-Face TVA. Les autres chefs fédéraux présents ont fait fronde pour l’attaquer sur plusieurs dossiers.
Dès le début de la portion du débat sur l’environnement, Andrew Scheer sa dû se défendre de ne pas s’être présenté à une marche sur le climat, vendredi dernier. Le chef conservateur a choisi de faire mousser son programme d’économie verte.
«On peut produire des choses ici avec bien moins d’émissions que les produits de la Chine», a-t-il lancé.
«On sait que les taxes sur le carbone ne fonctionnent pas», a-t-il repris, une attaque à la taxe imposée par le gouvernement sortant.
Son corridor énergétique transcanadien est un projet «gagnant-gagnant», a-t-il poursuivi.
Jagmeet Singh, du NPD, a soulevé le contraire. «Ce n’est pas gagnant-gagnant si les Québécois et Québécoises ont dit non», a-t-il souligné, en référence au projet Énergie Est refusé par Montréal et Québec.
Lorsque le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a mentionné un intérêt particulier des Québécois envers les automobiles électriques, M. Scheer a plutôt fait allusion à un intérêt des citoyens de la province envers l’offre pétrolière albertaine.
«Le véhicule le plus populaire au Québec est le F-150. Les Québécois et Québécoises vont continuer d’acheter le pétrole», a-t-il répondu.
«Ça reste le pétrole le plus polluant au monde», a répliqué M. Blanchet.
Bombardé de question par le premier ministre sortant, Justin Trudeau, M. Scheer a répliqué en faisant remarquer que le premier ministre est le seul à voyager à deux avions lors de cette campagne.
«Vous êtes le seul à avoir deux avions pour votre campagne. Un pour vous, un autre pour vos costumes et vos canoës», a-t-il lancé.
Questionné là-dessus en mêlée de presse, M. Trudeau s’est défendu de voyager avec ces deux appareils. «Comme en 2015, on a aussi un avion de cargaison. Ça nous permet d’aller à plus d’endroits au Canada», a-t-il affirmé.
«En même temps, a-t-il poursuivi, on a acheté des crédits de carbone pour tout notre transport. Le Parti conservateur ne l’a pas fait.»
Dossier avortement
L’avortement est aussi revenu hanter Andrew Scheer en début de débat. Le chef du Parti conservateur a dû défendre sa décision de laisser certains de ses députés rouvrir le débat sur la question.
«Comme chef du Parti conservateur, je vais voter contre», a-t-il réitéré.
M. Blanchet a critiqué «l’ambiguïté» du parti de M. Scheer sur ce dossier, écorchant au passage sa vision du mariage gai.
M. Scheer voit «différentes perspectives» sur l’avortement au Québec. Les autres chefs ont toutefois exigé maintes fois de lui qu’il révèle son opinion personnel par rapport à l’avortement.
En mêlée de presse après le débat, alors que les médias le pressaient sur la question, M. Scheer a simplement répondu ceci: «J’ai toujours été clair sur cet enjeu. J’ai mon propre bilan de vote dans la Chambre des communes, a-t-il avancé. Comme une grande majorité de Québécois et de Québécoises, je suis catholique.»
Interrogé sur cette dernière déclaration, il a évité de répondre clairement. «Je veux reconnaître le fait que notre société est laïque. Le premier ministre doit gouverner pour tous les Canadiens et Canadiennes et c’est un enjeu où il n’y a aucun consensus», a-t-il répondu.
Taxer les plus riches
C’est M. Trudeau le premier qui a tenu à attaquer les propositions de M. Scheer sur l’imposition et la taxation. Il a à nouveau soutenu que son adversaire offrait des congés de taxe aux plus riches.
«Vous allez couper les impôts plus pour les gens qui font 400 000$ par année plutôt que pour les gens qui font 40 000$», a suggéré le premier ministre sortant.
Au contraire, M. Scheer a souligné que ses baisses d’impôts «bénéficient aux gens qui gagnent 47 000$».
«Vous êtes déconnecté, M. Trudeau, si vous pensez qu’une personne qui gagne 47 000$ par année est une personne très riche», a contre-attaqué le chef conservateur.