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Barack Obama à Montréal: autre rôle, mêmes intérêts

Barack Obama lors de sa conférence au Centre Bell le 14 novembre 2019

De passage à Montréal, le 44e président des États-Unis a rempli le Centre Bell, jeudi soir. Questionné par le président d’Element AI, Jean-François Boulanger, Barack Obama a livré un message d’optimisme aux 12 300 spectateurs, dont 2500 jeunes invités par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

L’espoir des jeunes de changer le monde

Le plus grand changement entre être le président des États-Unis et ne plus l’être est le temps, a-t-il confié. Ce qui lui manque ce n’est pas la Maison-Blanche, mais le travail qu’il y effectuait. «J’ai les mêmes intérêts, mais j’ai un autre rôle.» Barack Obama souhaite encourager les jeunes d’aujourd’hui à sentir qu’ils peuvent avoir un impact dans la société. Ce sont eux qui lui donnent espoir, car ils sont plus conscients de la diversité et ont à cœur le changement social, a-t-il affirmé.

«Les jeunes me rendent optimiste, ils sont issus de la diversité, ils aiment la diversité et surtout il ne se sentent pas menacés par celle-ci». Barack Obama

Avec sa fondation Obama, l’ancien président souhaite aider les jeunes à créer des plateformes où ils pourront accéder aux pouvoirs institutionnels, susciter des changements dans ces secteurs et dans les entreprises. Le couple Obama souhaite créer une université pour le changement social à Chicago qui aiderait les jeunes à acquérir un réseau de soutien pour travailler sur les sujets qui leur tiennent à cœur.

Citant la passion de la jeune militante Greta Thunberg, Barack Obama a aussi appelé les jeunes à comprendre que le changement social est long et difficile. «Nous avons besoin de l’urgence morale de Greta, mais il faut aussi offrir des solutions viables aux industries », a-t-il ajouté.

Cet espoir a touché plusieurs jeunes présents à la conférence. C’est le cas de Sonia Charles. La travailleuse autonome et étudiante de 24 ans est sortie de la conférence de M. Obama avec un plus grand espoir. « Quand on est jeunes, on a beaucoup d’optimisme, on veut changer le monde, on a des rêves, on a un peu ce côté naïf et vulnérable. Mais lorsqu’on rentre dans la vie adulte, on remet en question ces choses-là. Et ce que M. Obama nous a dit est un message d’espoir, de voir qu’on peut changer le monde » a-t-elle déclaré à Métro.

Pour Hebdanie Marcel, qui célébrait ses 25 ans le jour de la conférence, l’ancien président lui a permis de comprendre comment aborder les changements sociaux. «Il nous a parlé des défis, mais nous a donné des solutions et je pense que c’est un beau message pour les gens qui étaient présents à la conférence», affirme-t-elle.

D’après le 44e président des États-Unis, le Canada sert souvent de modèle pour ses programmes sociaux et ses politiques. Il a vanté le pays pour son engagement dans la lutte aux changements climatiques, les questions liées à la diversité ainsi que son système de santé, qu’il dit avoir cité en exemple durant sa présidence.

Concernant l’enjeu des changements climatiques, Barack Obama pense que les gouvernements et les entreprises doivent travailler ensemble afin d’offrir des solutions de rechange aux ressources exploitées en ce moment. « Les gouvernements ont un rôle important pour aider les entreprises à faire un meilleur travail. Je ne crois pas qu’on puisse résoudre ce problème avec des solutions sans l’engagement des gouvernements, mais on peut être flexible quant aux manières dont on change les enjeux pour les entreprises », a-t-il déclaré.

Tensions sociales

Questionné sur le climat social et les tensions raciales, Barack Obama croit qu’il ne faut pas idéaliser le passé, ajoutant que les discussions ont toujours été tendues depuis le début de l’humanité. «Les débats qui ont mené à la guerre civile étaient toxiques, les débats qui ont mené à la Deuxième guerre mondiale étaient toxiques», note-t-il.

«Ce que nous voyons aujourd’hui est un concours entre deux discours sur la manière dont les humains vivent en collectivité.» Selon lui, il y a un discours qui valorise la division. Ce discours est parsemé de sexisme, de racisme et d’homophobie. L’autre discours, avance-t-il, mise sur notre appartenance «à la même famille humaine». C’est la raison, l’éthique et la dignité des êtres humains qui arriveront à combattre la haine. Reconnaissant la responsabilité du monde occidental dans l’appauvrissement de plusieurs pays du Sud, il estime que la technologie et la mondialisation ont perturbé notre monde. Aujourd’hui, il plaide pour un changement social parsemé de patience et de collectivité.

«La démocratie n’est pas une machine qui se nourrit seule, c’est un jardin qu’il faut tailler.» Barack Obama

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