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Crise du recyclage: Québec prépare une réforme

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Le gouvernement de François Legault prépare sa réponse à la crise du recyclage. Québec présentera «au cours des prochaines semaines» une réforme de la collecte sélective, un geste qui permettra «d’enlever de la pression» sur les centres de tri de la province, estime-t-il.

Jumelées à l’élargissement de la consigne, ces mesures «permettront un fonctionnement des centres de tri plus efficace», a soutenu dans un courriel l’attaché de presse du ministre de l’Environnement, Louis-Julien Dufresne.

«Nous sommes confiants qu’ensemble, [ces réformes] seront l’élément déclencheur qui entamera la sortie du Québec de la crise du recyclage qu’il traverse depuis quelques années déjà», a ajouté M. Dufresne.

Selon l’attaché de Benoit Charrette, la réforme de la collecte viendra «mettre un terme à l’inaction des gouvernements précédents».

Crise

La chute des prix du ballot de papier et de plastique dans les dernières années met les centres de tri québécois au pied du mur. La tonne de papier, qui se vendait à près de 200$ il y a à peine trois ans, doit désormais être accompagnée d’un paiement pour s’en débarrasser.

Lundi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait demandé une discussion plus large sur l’industrie du recyclage, alors qu’on apprenait que l’exploitant de deux centres de tri montréalais, Tiru, allait cesser ses activités dans quelques jours.

Hier en fin de journée, Québec annonçait que Tiru avait accepté de repousser temporairement l’échéance.

«C’est important que le gouvernement du Québec prenne ses responsabilités pour faire en sorte que la facture ne tombe pas sur les contribuables et que les matières ne se retrouvent pas à l’enfouissement», a-t-elle plaidé.

Solutions locales?

Selon le directeur du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), Karel Ménard, l’envoi des matières triées au plus offrant est chose du passée.

«Moi, un ballot qui s’en va en Inde, je ne peux pas vous dire quel pourcentage va être recyclé. Il n’y a pas de traçabilité», souligne M. Ménard en entrevue avec Métro.

Pour mieux suivre la matière, Québec aurait avantage à «recycler localement» souligne-t-il. Cela fait écho aux propos de la mairesse Plante, qui affirmait lundi que «le temps où on envoyait notre recyclage en Asie est fini».

Dans son courriel, le cabinet du ministre Benoit Charrette envisage des «débouchés locaux» pour la matière triée.

Responsabilité élargie des producteurs

Québec dispose actuellement d’un outil pour rattacher les producteurs à leur matière jusqu’en fin de vie: la Responsabilité élargie des producteurs (REP). Appliquée depuis 2012, elle couvre les entreprises manufacturières de produits chimiques, d’appareils électroniques et, plus récemment, d’électroménagers.

Sans donner plus de détail, le ministère maintient que sa réforme permettra de «responsabiliser davantage les entreprises qui mettent en marché les produits qui se retrouvent dans la collecte sélective». Karel Ménard espère que cette autre réplique à la crise du recyclage signifie un élargissement de la REP.

«Les contenants imprimés et emballages devraient, selon nous, faire l’objet d’une REP», analyse le directeur du FCQGED.

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