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La ville de Québec pratique le vivre-ensemble autour d’un souper communautaire

souper communautaire Québec

Le premier ministre Legault a pris le temps d’échanger avec les convives et même de s’amuser avec quelques enfants présents.

François Cattapan - Métro Média

La commémoration marquant les trois ans de l’attentat survenu à la grande mosquée de Québec s’est tenue sous une formule renouvelée cette année. Les organisateurs ont voulu favoriser le rapprochement entre les membres de cette communauté éprouvée.

Plutôt que d’opter pour la froidure extérieure, sur les lieux du drame, le «Collectif citoyen 29 janvier, je me souviens» a choisi la chaleur de l’église Saint-Mathieu, sur le Chemin des Quatre-Bourgeois, à Québec. Un lieu ouvert à toutes les confessionnalités et, surtout, assez grand pour accueillir plus de 300 convives attablés autour d’un repas communautaire. Une occasion de rencontrer l’autre, de fraterniser et de partager des plats métissés aux origines variées, à l’image des disparus et du Québec moderne.

Selon une des organisatrices de l’activité, il est important de se rassembler et d’apporter du réconfort aux familles des victimes ainsi qu’aux survivants. Bien que cela remonte à trois ans déjà, les blessures et la douleur restent vives. «Il nous semblait opportun de mettre un espace à la disposition des gens de Québec pour échanger et rendre un hommage aux six victimes tombées sous les balles. C’est une voie constructive qui met pleinement en pratique le vivre-ensemble», confie Maryam Bessiri.

Crescendo politique lors du souper communautaire

Bien que l’intention initiale était de laisser toute la place à l’ouverture et à la découverte de l’autre, les discours des politiciens ont tout de même duré un certain temps. Tour à tour, les propos rassembleurs, notamment du maire de Québec, Régis Labeaume, du premier ministre du Québec, François Legault, et du président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), Boufeldja Benabdallah, ont été salués chaleureusement.

C’est toutefois sous un tonnerre d’applaudissements qu’Aly Ndiaye, militant pour l’inclusion sociale mieux connu sous le nom de rappeur Webster, a clos les discours. Ses questions «Est-ce qu’on va laisser les animateurs radio xénophobes dicter ce à quoi doit ressembler notre société?» et «Est-ce qu’on va laisser les gouvernements dire aux femmes quoi porter?» ont soulevé les cris d’appui des opposantes à la loi 21 sur le port de signes religieux.

Autres activités

La journée de commémoration avait commencé par une activité portes ouvertes à la grande mosquée du chemin Sainte-Foy. Malgré le chantier de rénovation pour rendre le lieu plus accueillant et sécuritaire, le public a pu visiter l’endroit où le drame s’est produit il y a trois ans. Enfin, à 21h30, il était possible de visionner le documentaire La Mosquée: une communauté menacée au Cineplex de Sainte-Foy. Le film relate les sentiments vécus par les musulmans au lendemain de la fusillade.

Dans une intervention faite plus tôt en journée à Ottawa, le premier ministre canadien Justin Trudeau a insisté sur la nécessité «de bâtir un pays où chacun est en sécurité, peu importe sa religion, ses convictions ou son origine.»

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