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Les traumatismes après la fusillade de Québec

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Le film sera projeté ce mercredi à Montréal. Photo: Collaboration spéciale avec Loaded Pictures

Pour bien des gens, le caractère paisible de la vie à Québec a disparu le soir de la fusillade à la grande mosquée du chemin Sainte-Foy. Le temps de l’innocence n’existe plus depuis le jour fatidique du 29 janvier 2017, et la communauté musulmane peine à reprendre confiance.

Cette réalité est dépeinte dans le documentaire La mosquée: une communauté menacée, dont la projection prévue ces jours-ci coïncide avec la commémoration des trois ans de ce traumatisme collectif.

Réalisée par Ariel Nasr et produite par Sergeo Kirby, l’œuvre documentaire d’une durée de 68 minutes a été tournée à l’approche des cérémonies soulignant le triste anniversaire de la première attaque sur une mosquée en Occident. Malgré l’effervescence et la solidarité du moment, le moral est au plus bas.

S’ouvrant sur des images des plus beaux atours hivernaux de Québec, le film montre rapidement que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient.

Pendant que certains s’accrochent «à l’espoir du vivre-ensemble en harmonie», d’autres craignent «le cynisme politique et les discours creux sur le multiculturalisme, sans désir d’endiguer les problèmes de racisme et d’islamophobie».

À bout d’énergie, des membres de la communauté se préparent à quitter le Québec, tandis que d’autres s’efforcent de transformer leur déception en détermination. Il y a une fracture depuis les événements. Et l’émergence de groupes d’extrême droite, favorisée par les propos xénophobes des animateurs de radio poubelle, n’a rien pour rassurer.

À cet égard, la démarche comporte des limites qui soulèvent des questions qui restent sans réponse. Le fait que les entretiens avec des survivants portés à l’écran remontent à moins d’un an après la tragédie ne permet pas de brosser un portrait actuel de la situation.

Cet aperçu d’une autre époque, alors que la douleur était vive, n’offre aucune perspective sur l’évolution des choses, trois ans plus tard. Comment se portent les fidèles? Quelles initiatives d’ouverture ont été tentées? Que faire pour assurer une meilleure cohabitation? On n’en sait rien.

Des projections provinciales

Dressant un portrait intimiste de la communauté musulmane de Sainte-Foy, La mosquée: une communauté menacée s’attarde à son courage face à la dureté de l’épreuve. Les témoignages sont aussi nombreux qu’éloquents sur la profondeur des cicatrices qu’a laissées le drame.

Cette démonstration de la résilience de ces personnes qui ont choisi Québec pour s’établir et élever leur famille prend fin sur un message d’optimisme: le souhait que «les différences s’ajoutent et s’intègrent afin de devenir des complémentarités dans une société meilleure».

Le film a fait l’objet de présentations spéciales à l’intention de la communauté musulmane, le samedi 25 janvier et le dimanche 26 janvier au pavillon Desjardins de l’Université Laval, à Québec, ainsi que le lundi 27 janvier (projection en anglais) au Cinéma Politica Concordia, à Montréal.

Par ailleurs, des projections destinées au grand public sont prévues aujourd’hui, jour de la commémoration de la fusillade, dans le réseau Cinéplex à Québec, Montréal, Sherbrooke, Victoriaville et Gatineau.

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