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Coronavirus: il faut s’attendre à une hausse de la détresse, selon des experts

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En pleine pandémie de coronavirus, une pandémie d’un autre type pourrait voir le jour, celle de la détresse psychologique. C’est du moins ce que craignent les experts de ce domaine.

«Une de mes inquiétudes, c’est qu’après le confinement plusieurs Québécois souffrent des séquelles de cette période stressante. Beaucoup d’entre eux auront perdu des proches, auront connu des ruptures ou des pertes financières et ça aura un impact sur leur santé mentale», souligne la Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.

Selon cette dernière, il est trop tôt pour évaluer qu’elles seront les conséquences des mesures d’isolement qui ont présentement cours.

«Il n’y a pas vraiment d’études qui ont été menées sur ce genre de circonstances. Cela va aussi dépendre de la gravité et de la durée de la crise», estime l’experte.

«La vulnérabilité sur plan psychologique peut nuire à la capacité d’adaptation des individus. Chez les personnes vivant avec un trouble de l’anxiété, ça peut être décuplé ou centuplé durant ces moments difficiles» – Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.

Pour sa part, Jean-Rémy Provost, directeur général de l’organisme Revivre à Montréal, observe déjà des impacts chez les gens qui font appel à leurs services.

«Les personnes qui vivent déjà avec de l’anxiété pathologique connaissent une exacerbation de leurs troubles. Les appels au téléphone sont très chargés d’émotion en ce moment. On prévoit une augmentation exponentielle des appels durant prochaines semaines, une fois que la réalité du confinement sera bien installée dans les esprits», affirme-t-il.

Même si le centre montréalais ne peut plus offrir de session d’aide psychologique en personne, des services de soutien à distance sont toujours disponibles.

Les experts et intervenants s’accordent pour dire que les inquiétudes au sujet de la santé, du revenu et de la situation familiale peuvent être des déclencheurs importants d’anxiété.

«Pour plusieurs ça va être une première expérience de ces hauts moments de stress et d’anxiété, parce qu’ils perdent leurs points de repère», estime M. Provost.

C’est pour cette raison que l’Ordre des psychologues a pris les devants en lançant des discussions avec le gouvernement pour renforcer les ressources en santé mentale durant et après la crise de la COVID-19.

Garder espoir

Malgré les circonstances exceptionnelles, il ne faut pas se démoraliser, soutient Dre Grou.

«Les gens ont des capacités d’adaptation et sont très résilients. On sait que cette situation va se terminer. De plus, on voit bien que le gouvernement prend la situation au sérieux. Ça va bien aller», insiste la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.

Pour combattre l’anxiété en période de confinement, celle-ci propose de rester occupé et de se donner une routine.

«Il faut se lever le matin, rester stimulé intellectuellement et il faut alterner les périodes d’activités physiques et les périodes de détentes. C’est une bonne occasion de sortir des jeux de société et de jouer en famille.»

«C’est important de prendre du temps pour soi, de faire des activités qui nous intéressent. Il faut aussi essayer de s’évader, de ne pas parler que des nouvelles à table lors du souper, d’aborder d’autres thèmes et de rire un peu», explique de son côté M. Provost.

Si vous ressentez de la détresse mentale plusieurs ressources sont disponibles sur le site de l’Ordre des psychologues du Québec, sur celui de Revivre et chez Suicide Action Montréal ou au 1-866-277-3553.

Une foire aux questions a été créée par l’Ordre des psychologues du Québec concernant la santé mentale durant la pandémie.


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