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Le taux de chômage atteint 17% au Québec, du jamais vu depuis 1976

Construction

L’emploi dans le secteur de la construction a chuté de 38,6% le mois dernier au Québec.

Le Québec a enregistré une baisse considérable du nombre emplois entre février et avril, soit 821 000 (-18,7%) d’entre eux, rapporte vendredi une nouvelle étude de Statistique Canada. C’est la diminution la plus prononcée à l’échelle du pays. Le taux de chômage qui en résulte est du jamais vu depuis plus de 40 ans.

Selon l’Enquête sur la population active pour le mois d’avril, le taux de chômage s’établit en avril à 17% au Québec, un triste record canadien. «Il s’agit du taux le plus élevé enregistré dans la province depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées», note dans son rapport l’organisme fédéral.

Ce dernier ajoute que le nombre de chômeurs a augmenté à un rythme effréné en avril au Québec, avec une augmentation de 367 000 d’entre eux (+101%). Une donnée qui s’explique par le fait que le «nombre de personnes mises à pied» a été plus élevé dans la province qu’ailleurs.

D’ailleurs, la crise sanitaire a durement frappé le milieu de la construction en avril, et ce «particulièrement» au Québec. Les données de Statistique Canada révèlent que l’emploi dans le secteur a chuté de 38,6% le mois dernier. Une situation qui serait principalement due à la fermeture des chantiers et des commerces non-essentiels, décrétée par le gouvernement Legault, le 23 mars dernier.

Il y a quelques semaines, les autorités provinciales ont toutefois autorisé la reprise des chantiers de construction domiciliaire à partir du 20 avril, pour les logements devant être livrés avant le 31 juillet.

Un taux de chômage «contradictoire»?

Pour l’avocate en droit du travail, Marianne Plamondon, ce fort taux de chômage est inédit. «On aurait voulu s’imaginer ce scénario et on n’aurait pas pu», lâche-t-elle en entrevue avec Métro.

Malgré tout, la situation est en quelque sorte «contradictoire» selon elle, dans la mesure où les employeurs des services essentiels et le réseau de la santé, notamment, cherchent désespérément du renfort supplémentaire.

«Les commerces cherchent partout et crient à l’aide. Notre gouvernement se plie en quatre pour trouver des travailleurs. Trouvez l’erreur. Ça démontre que les programmes d’aide ont vraiment changé les comportements.» -Marianne Plamondon, avocate en droit du travail

C’est entre autres la Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui serait partiellement responsable de ces bouleversements, dit l’avocate. «On voulait s’assurer que les gens ne prennent pas de risques pour gagner des sous. C’est réussi, sauf que là, avec les enjeux de confinement qui changent, la reprise devient plus difficile à cause de cette prestation-là. Ça fait en sorte que plusieurs personnes ne veulent plus vraiment retourner au travail», indique-t-elle.

Étant donné que la PCU dure seize semaines, «on peut toutefois s’attendre à ce que la majorité des gens retournent au travail en juillet», nuance la juriste.

Onde de chocs chez les jeunes

La crise de la COVID-19 semble avoir des répercussions «plus importantes» chez les jeunes au Canada, surtout ceux âgés entre 15 et 24 ans.

«En tant que groupe, les jeunes sont plus susceptibles d’occuper des emplois plus précaires dans des industries durement touchées comme les services d’hébergement et de restauration.» -Statistique Canada, dans son étude

En effet, l’emploi chez ces jeunes a diminué de 837 000 entre février et avril, soit une diminution importante de 34,2 %, une situation encore plus préoccupante chez les 15-19 ans (-40,4%). Ceux et celles qui n’ont pas perdu leur emploi ont toutefois vu leurs heures de travail «habituelles» être réduites de façon importante.

Le rapport soulève par ailleurs que «de nombreux jeunes pourraient éprouver des difficultés à continuer de payer leurs études», alors le taux de chômage chez les étudiants de 15 à 24 ans a bondi de 31,7% dans le dernier recensement.

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