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L’avenir des cabanes à sucre remis en question par la pandémie

Les cabanes à sucre appellent à l'aide.

Les cabanes à sucre appellent à l'aide.

Une saison 2020 aux oubliettes et une saison 2021 encore en suspens: les cabanes à sucre et les érablières pourraient subir d’importants contrecoups en raison de la pandémie, estiment des propriétaires. Ceux-ci s’inquiètent d’occuper un angle mort de la réponse gouvernementale.

Soutenus par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), plusieurs d’entre eux se sont rassemblés mardi à Montréal pour lancer un cri d’alerte à l’endroit des décideurs. Des propriétaires de salles de réception, qui appréhendent aussi un avenir difficile, ont aussi fait valoir leurs arguments.

En majorité des entreprises familiales, le modèle de cabanes à sucre au Québec pourrait s’effriter, avancent des entrepreneurs.

«Le 15 mars dernier, nous nous sommes retrouvés devant rien», a relaté Mélanie Charbonneau, copropriétaire d’une érablière sur la Rive-Sud.

Un avenir flou

Denis Provençal et Marilyne Gauthier ont ressenti de plein fouet les impacts de la pandémie. Propriétaires de La cabane à sucre d’Amours, dans les Laurentides, ils évoquent un avenir sombre pour leur secteur d’activités.

«Tout le monde a recommencé à travailler, mais nous, non», affirme le premier.

«Autour de nous, les couples commencent à se séparer dans les cabanes. Il y a des cabanes sur le bord de fermer. On ne veut pas se rendre là», de renchérir Mme Gauthier.

Selon une étude rendue publique en juillet par la FCEI, les secteurs des arts et des loisirs ainsi que ceux de l’hébergement et de la restauration sont les plus vulnérables de mettre la clé dans la porte depuis l’avènement de la crise sanitaire.

«Respectivement 30% et 27% des entrepreneurs envisagent sérieusement de déclarer faillite», constate l’organisme. Au croisement de ces sphères d’activités, les érablières lèvent un drapeau rouge.

Appel à l’aide

Mélanie Charbonneau ne sait toujours pas ce qu’elle fera à l’arrivée du mois d’octobre. En temps normal, c’est à ce moment qu’elle amorce les préparations pour la saison des sucres.

«À tous les jours on se pose la même question: qu’est-ce qu’on fait? On est un peu dans le néant pour l’année prochaine», signale l’entrepreneuse.

L’intervention des gouvernements sera primordiale, tonne-t-elle.

«On demande de l’aide. Les cabanes à sucre font partie du patrimoine québécois. On est une industrie touristique, un emblème» – Mélanie Charbonneau, copropriétaire de l’érablière Charbonneau

En juin, le ministère québécois du Tourisme avait débloqué des centaines de millions de dollars pour l’industrie. Or, selon les gestionnaires du secteur acéricole, ces fonds ne s’appliquent pas aux cabanes.

«Il nous faut une subvention. Essayez d’alléger nos frais fixes», indique Marilyne Gauthier.

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