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ADQ, fin et suite

Après une mort mainte fois annoncée, il semble bien que l’histoire de l’ADQ tire à sa fin. À moins d’un revirement important, il y a fort à parier que la CAQ et l’ADQ uniront leurs destinées. Une nouvelle aventure commencera. La nouvelle équipe vivra des débuts enivrants, mais pas exempts d’embuches.

Le brin de nostalgie qui peut habiter ses fondateurs n’est pas tant lié à la politique qu’aux souvenirs d’un passé pas si lointain. Comme le savent tous ceux qui militent en politique, dans les milieux étudiants et communautaire, ou même ceux qui démarrent une nouvelle entreprise, la frénésie du début nous marque pour longtemps. C’est un peu comme un nouvel amour…

L’année 1994 aura marqué un tournant important dans la vie de plusieurs, dont la mienne. Un rêve fou s’amorçait. À cette époque, contrairement aux derniers mois, fonder un parti politique n’était pas monnaie courante. Comme bien des organisations naissantes, l’ADQ était loin de rouler sur l’or. Elle devait exister à force d’huile de bras et de détermination. Concevoir un fond de scène à quatre pattes, animer un atelier, rédiger un communiqué, pouvaient facilement faire partie de la tâche d’une seule et même personne dans une seule et même journée. Faire partie de quelque chose de plus grand que soi suffisait à alimenter l’adrénaline qui coulait dans nos veines et nous faisait avancer.

L’ADQ a connu des hauts, des bas, des espoirs et des déceptions. L’Histoire jugera la place que la formation politique et son chef Mario Dumont occuperont. Pour l’instant, on peut croire que son héritage le plus important aura été d’amener les Québécois à réfléchir non seulement en terme de positionnement constitutionnel, mais aussi dans une perspective de modèle de gouvernement. La volonté de revoir le partage des responsabilités entre l’État, la communauté et les citoyens, de bâtir une nouvelle solidarité entre les générations et de redonner une place de choix à la famille l’aura amené à proposer des mesures visant à agir au quotidien dans une perspective à long terme.

Comme Option nationale, Québec solidaire et d’autres organisations naissantes, la CAQ devra surmonter certains obstacles. Il leur faudra créer une culture d’addition capable de trouver les dénominateurs communs pour assurer la cohérence des différents portevoix qui se feront entendre. La coalition doit se doter d’une personnalité propre afin de se démarquer auprès des électeurs, et ce, avant que les autres formations politiques ne s’empressent de le faire. Et, chaque jour, il faudra passer le test des médias, et surtout celui du temps… un défi que l’ADQ aura su relever pendant 17 ans.

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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