Le scandale politique impliquant UNIS et le gouvernement fédéral aura finalement eu raison des activités de l’organisme caritatif au Canada. Le mouvement se retirera graduellement du territoire canadien, ont annoncé ses fondateurs, les frères Marc et Craig Kielburger.
La nouvelle est tombée sur le site Web du groupe, dans une lettre ouverte à ses employés.
«La pandémie de COVID-19 a perturbé tous les aspects de notre travail», ont écrit les frères Kielburger, ces activistes canadiens derrière ce qui est considéré comme l’un des organismes de bienfaisance les plus importants du pays.
«La controverse autour du programme de Bourse canadienne pour le bénévolat des étudiants a placé notre organisme au centre de joutes politiques et d’une désinformation contre lesquelles nous sommes mal outillés pour lutter», ont-ils ajouté.
Les fondateurs d’UNIS souhaitent désormais mettre sur pied un fonds de dotation pour poursuivre une part de son travail, dont la «numérisation du matériel pédagogique canadien».
«L’avenir de notre organisme se résume à un simple calcul. À défaut d’une action décisive, nos dépenses de fonctionnement au Canada excéderont nos revenus et épuiseront les économies indispensables à la création du fonds de dotation.» – extrait de la lettre des frères Kielburger
Un long tourbillon pour UNIS
C’est cet été que s’est amorcée la tempête pour UNIS. Choisi pour administrer cette Bourse, un fonds étudiant de 900 M$, l’organisme a depuis admis avoir versé par le passé près de 300 000$ en frais d’apparition à des membres de la famille du premier ministre Justin Trudeau.
Les connections de l’ex-ministre des Finances, Bill Morneau, avec l’organisme qu’on appelle aussi WE Charity, ont été mises en lumière. Il s’avère que les deux filles de l’élu libéral ont fait affaire avec l’organisme, l’une d’elles comme employée.
M. Morneau a depuis démissionné de son poste de ministre. C’est Chrystia Freeland, première femme ministre des Finances, qui l’a remplacé.
UNIS s’était déjà retiré du contrat pour la Bourse canadienne pour le bénévolat des étudiants. C’était avant son passage devant le Comité permanent des finances.
Le Commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique à Ottawa a entamé une enquête sur la situation. Elle devrait se poursuivre jusqu’à l’hiver.
C’est la troisième fois que le commissaire Mario Dion se penche sur des agissements du premier ministre et de son parti. Il a déjà blâmé le premier ministre à deux reprises, soit dans l’affaire SNC-Lavalin et plus tôt, pour ses vacances sur l’île privée de l’Aga Khan.