Le gouvernement Legault assure que l’outil de traçage Alerte Covid protégera les données personnelles des Québécois. «C’est complètement anonyme et volontaire», dit-il.
«La situation est toujours critique» a affirmé le premier ministre du Québec François Legault lors d’un point de presse, lundi soir, à Montréal. C’est pourquoi «il faut poser des gestes et faire des sacrifices», a-t-il ajouté.
Il a ajouté chercher à épargner les écoles. M. Legault s’est félicité d’avoir mis au point les bulles par classes, chiffres à l’appui. L’objectif est de garder le plus de classes ouvertes possible.
Il est nécessaire de réduire les contacts, a-t-il réitéré, confiant que le nombre de cas pourrait diminuer.
«Plus les gens vont faire attention et plus ça va être court. Mais l’on se doit de protéger notre système de santé.» – François Legault.
M. Legault était accompagné du ministre de la Santé, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Horacio Arruda. Ainsi que du ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, Éric Caire.
Legault fait appel aux influenceurs
«Je demande tout de suite à tous ceux qui nous écoutent de s’enregistrer à Alerte COVID. Je demande aussi à Marie Mai ou encore à Julie Snyder de s’inscrire. Il faut qu’on crée une grande chaîne de solidarité pour casser cette vague pour retrouver une vie normale.»
Legault affirme que les données seront protégées. Personne n’aura accès à ce que la personne a fait ou qui elle a vu durant ses déplacements, dit-il. Si les contacts sont bien prévenus par notification d’avoir été en contact avec une personne atteinte de la COVID-19, ils ne savent pas qui est contaminé par le virus.
«Ça ne peut nous aider que si beaucoup de personnes le font. Parlez-en à vos amis», a-t-il ajouté.
Le ministre Caire estime quant à lui qu’il s’agit d’un «geste important» que peuvent faire les Québécois dans la lutte contre la COVID-19.
«Les gens qui ont reçu un diagnostic de COVID positif, ils doivent l’indiquer dans l’application. À ce jour, aucun cas d’hacking n’a été reporté». – Éric Caire
Le ministre Caire indique en outre que l’application n’utilise pas de données personnelles.
À 60% de participation, et sans utilisation d’autres mesures, le ministre Caire assure que l’on peut contrôler la pandémie. Citant une deuxième étude de Google, il indique que si l’on combine l’utilisation de l’application avec les mesures de distanciation et d’hygiène, 15% de participation suffit pour observer des effets.
Le ministre Caire évoque ainsi 8% de moins en termes de propagation et 6% de moins en termes de décès.
Une technologie approximative?
La Ligue des droits et libertés (LDL) a rappelé au gouvernement que l’application de notification des contacts ne constitue toujours pas un remède à la crise de santé publique. Elle a également réitéré sa demande de voir les avis de la Direction de la Santé publique rendus publics, et ce, en même temps que les décrets.
Alexandra Pierre, présidente de la Ligue des droits et libertés, a indiqué que ces outils n’ont toujours pas démontré leur utilité. Elle pointe du doigt les «approximations de cette technologie».
Pour Mme Pierre, il est possible de passer à côté de situations de réel risque de contamination. Ou bien encore de créer de fausses alarmes (faux positifs). Ou un faux sentiment de sécurité parmi les personnes qui téléchargeront l’application.
De plus, elle déplore que la législation québécoise reste «inadéquate» pour encadrer le domaine numérique.
Rappelons que le Québec a atteint lundi le plus haut chiffre depuis le début de la crise sanitaire, avec 1191 cas. Il s’agit aussi du quatrième jour consécutif à plus de 1000 cas.