Le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé lundi soir la prolongation des mesures sanitaires en zone rouge au Québec, notamment les fermetures des restaurants, des bars et des gyms. Et ce, pour quatre semaines.
Notons que les mesures d’aide aux entreprises sont elles aussi prolongées.
Le «défi 28 jours», commencé le 1er octobre dernier, va donc se prolonger un peu plus longtemps.
Toutefois, s’il y avait une baisse soutenue, pendant deux semaines, du nombre de cas d’infections, d’hospitalisations et d’éclosions, ce délai pourrait être revu à deux semaines.
«De 800 à 1 000 cas par jour, c’est encore trop. Il faut s’en tenir à aller au travail et à l’école. Il y a encore trop d’éclosions dans les entreprises. Cela représente presque la moitié des éclosions.» -François Legault
M. Legault était accompagné, lundi, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, ainsi que du directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda.
Le premier ministre a rappelé les responsabilités des employeurs. Les consignes doivent être respectées en milieu de travail, a-t-il dit. Les entreprises qui ne respectent pas les règles pourraient se voir fermées.
«On a 10 nouveaux décès par jour. Je ne m’y habitue pas, a déploré M. Legault. Derrière ces décès il y a nos pères, nos mères, nos amis. Il faut toujours garder ça en tête quand on doit respecter les consignes.»
Au passage, le premier ministre s’est félicité de la situation «sous contrôle» dans les CHSLD où on dénombre 85% de résidents infectés de moins qu’au printemps dernier.
Dès lundi, les jeunes de la 3e secondaire à mi-temps
Les élèves de la 3e secondaire en zone rouge iront à l’école à temps partiel dès lundi prochain. À l’instar des 4e et 5e secondaires, ils suivront la moitié des cours à distance.
Lundi, le nombre d’écoles ayant au moins un cas positif actif est de 848.
«La dernière chose que je veux fermer, ce sont les écoles. Par contre, les experts nous disent que les enfants plus vieux transmettent davantage le virus», a indiqué M. Legault pour justifier cette décision.
Les enfants pourront quand même profiter de l’Halloween, a confirmé Dr Arruda, «une activité très importante pour les jeunes familles».
«La loi doit être respectée»
Plus tôt dans la journée, des propriétaires de gyms, salles de yoga, studios de danse et d’arts martiaux ont annoncé qu’ils ouvriraient leurs portes jeudi «à moins d’études et de données probantes sur le risque de propagation».
«La loi doit être respectée. Il y aura des amendes dans les gyms. On va s’assurer que la loi soit respectée avec les policiers.» – François Legault
Concernant les enjeux de santé mentale, c’est une question de «balance des inconvénients» et de choisir le «moindre mal», a expliqué le premier ministre.
Pour le ministre Dubé, c’est la fragilité du système de santé qui devrait, à elle seule, motiver les Québécois à respecter les mesures de sécurité dans les zones rouges.
«Tant qu’on va rester à 500 ou 600 hospitalisations, ça veut dire qu’on n’est pas en mesure de rétablir nos chirurgies en attente. On ne pourra pas baisser notre liste d’attente pour soigner nos gens.» -Christian Dubé
Le Québec traîne encore le retard de la première vague, a-t-il dit. En temps normal, on dénombre de 35 000 à 45 000 chirurgies par mois. Il faudrait maintenant en faire de 5 000 à 10 000 de plus par mois pour parvenir à rattraper le retard.
D’après les derniers chiffres, le nombre d’infections continue de baisser au Québec avec 808 nouveaux cas en 24 heures.
C’est la région de la Montérégie qui en enregistre le plus en 24 heures avec 162 infections, suivie de Montréal (146) et de la Capitale-Nationale (116).
Une annonce difficile pour le moral des PME
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a tenu à mentionner les conséquences de cette annonce sur le moral des propriétaires de PME.
Selon un sondage de l’organisme, la moitié d’entre eux avaient indiqué qu’ils auront du mal à survivre à une autre vague de fermetures et de restrictions.
Dans une lettre acheminée au ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, la FCEI recommande de mettre en place des mesures concrètes pour soutenir davantage les PME. Parmi ces mesures, l’étalement de la période de remboursement des programmes de prêts comme le Programme aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME).