L’auteur présumé de l’attaque au sabre qui a semé l’horreur à Québec le soir de l’Halloween a finalement comparu vers 16h par visioconférence depuis la centrale de police du parc Victoria. Plus de 24 heures après l’événement, voici ce que l’on sait de l’attaque et de l’assaillant.
Les accusations
Carl Girouard, 24 ans, fait face à deux accusations de meurtre au premier degré et à cinq autres de tentative de meurtre.
Son dossier reviendra à l’étape de la comparution, jeudi, au palais de justice de Québec. D’ici là, l’individu qui avait déjà verbalisé certains projets sombres dans le cadre d’une consultation médicale, il y a cinq ans, devra subir un examen psychiatrique. Cette étape est rendue nécessaire afin de déterminer son aptitude à comparaître.
Il demeure détenu en attendant la suite des procédures. Précisons que contrairement aux premières informations diffusées, des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux semblent démontrer que l’accusé n’avait rien du type médiéval. Il arborait plutôt des vêtements amples et un sabre katana dignes des samouraïs.
Les victimes
Pour l’instant, une ordonnance de non-publication s’applique afin d’éviter d’identifier les cinq victimes survivantes. Par ailleurs, le Bureau du coroner a confirmé que les deux personnes décédées sont Suzanne Clermont, 61 ans, et François Duchesne, 56 ans. Deux personnes qui ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
À la suite des événements tragiques de la nuit d’Halloween dans le Vieux-Québec, le président de l’Assemblée nationale, François Paradis annonce la mise en berne du drapeau fleurdelisé. En signe de sympathie et de soutien aux victimes ainsi qu’à toute la population du Québec, l’étendard sera abaissé sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement jusqu’au crépuscule du mardi 3 novembre.
Motivation inconnue
Reste néanmoins que le mystère demeure entier quant aux intentions et aux motivations de l’individu sans antécédents judiciaires. On devrait en apprendre davantage lors du dévoilement des éléments d’enquête, dans le cadre d’un éventuel procès.
Pour le maire de Québec, Régis Labeaume, l’attaque meurtrière au katana survenues hier soir et qui a fait deux morts et cinq blessés a beau être un geste isolé, il porte un dur coup au climat ambiant déjà lourd en raison de la pandémie.
«J’en appelle à la solidarité de la population de Québec dans les circonstances. Cette horreur chez nous s’ajoute à une charge mentale collective qui était déjà lourde en cette période pandémique», a affirmé Régis Labeaume lors d’un point de presse collectif auquel participaient également Robert Pigeon, directeur du Service de police de la Ville de Québec, Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, et Jean-Yves Duclos, député fédéral de Québec.
«Ce matin j’ai la nette impression de rejouer dans un vieux film, un film dont l’action se déroulait le 29 janvier 2017 à la mosquée de Québec. C’est un événement hallucinant, terrifiant, un événement qui dépasse l’entendement. Tout cela nous rappelle que la nature humaine est éminemment complexe et incroyablement insondable.» – Régis Labeaume, maire de Québec
Débat sur la santé mentale
Pour Régis Labeaume, il devient urgent de tenir un débat de société sur la santé mentale. «Ce sont les plus grands problèmes de sécurité dans les grandes villes canadiennes», a-t-il précisé.
Même s’il décrit l’attaque d’hier soir comme un «événement apocalyptique qui fait le tour du monde», le maire de Québec soutient qu’il s’agit d’un geste isolé comme l’était l’attaque de la mosquée en 2017.
«Ce drame ne remet pas en question le fait que cette ville est l’une des plus sécuritaires au monde, mais il est difficile, voire impossible, de prévoir les conséquences de la folie découlant visiblement de problèmes de santé mentale, a poursuivi M. Labeaume.