La COVID-19 aura eu raison des rassemblements de Noël. À peine deux semaines après avoir annoncé une «période de grâce» de quatre jours cet hiver, le gouvernement de François Legault annule son «contrat moral» avec les Québécois.
Le premier ministre en a fait l’annonce jeudi, deux jours après avoir convenu que la situation n’augurait pas bien dans les hôpitaux. «On va avoir un Noël tranquille», a-t-il convenu.
«Ce n’est pas réaliste de réduire la progression du virus de façon satisfaisante d’ici Noël.» – François Legault
Un total de 1470 nouveaux cas de la maladie s’est ajouté au total de la Santé publique, jeudi. Les autorités ont également rapporté 30 décès supplémentaires. «Malheureusement, en novembre, on a eu une deuxième montée de la deuxième vague», a laissé tomber le premier ministre.
Le 19 novembre, aux heures de grande écoute, M. Legault avait conclu un «contrat moral» avec les Québécois. Dans l’éventualité d’une baisse des cas, il permettait deux rassemblements entre le 24 et le 27 décembre.
Déjà, à ce moment, les représentants du gouvernement avaient maintenu qu’il y avait un «si», une condition, à ce plan. Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, avait même maintenu qu’il fallait rabaisser les cas sous le plancher des 1000 par jour pour espérer que les rassemblements des Fêtes aillent de l’avant.
Or, à environ trois semaines de la période sélectionné, le défi était trop grand, a convenu M. Arruda.
«Ça prendrait des efforts monumentaux [pour ajuster le tir]. Puis quand on regarde la tendance, la probabilité est de plus en plus faible», a-t-il avancé.
«Si c’était à refaire…»
François Legault en convient: «si c’était à refaire, je n’ouvrirais pas la porte à deux jours de rassemblements à Noël».
Mais les informations «évoluent», ajoute-t-il. Mardi, le cabinet du «PM» s’était donné jusqu’au 11 décembre pour prendre une décision finale. Elle a finalement été prise mercredi soir, avant même que la Santé publique l’en avise.
Le chef d’État québécois avoue qu’il ne fait pas ce demi-tour de gaieté de coeur. La date prévue du desserrement des mesures est maintenant prévue pour la mi-janvier, et rien n’assure qu’elle ne sera pas repoussée à nouveau. François Legault admet que ça générera de nouveaux «problèmes de santé mentale».
«On reste avec ces problèmes là, a-t-il lancé. On a des gens qui sont tannés, qui sont angoissés.»
Des amendes
Tel que prévu initialement pour le jour de l’An, les équipes gouvernementales s’entretiendront avec les corps policiers pour s’assurer que les Québécois – qui s’étaient vu promettre des réunions il y a quatorze jours – ne se rassemblent pas. Les agents de la paix auront d’ailleurs la possibilité de donner des constats d’infraction.
Or, François Legault espère qu’ils n’en aient pas besoin. Il fait «confiance» aux Québécois, a-t-il indiqué.
Les rencontres entre deux personnes qui n’habitent pas sous un même toit sont toujours permises, mais devront se faire avec un masque et en respectant les deux mètres. Québec maintient par ailleurs les sept journées d’école à la maison prévues dans le «contrat» d’origine.
La surmortalité en hausse
Québec prend sa décision sur les rassemblements de Noël alors que le taux de surmortalité au Québec semble s’élever au-dessus de la moyenne, rapporte l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Cet indicateur permet de savoir si plus de gens meurent qu’à la même époque lors des années précédentes.
Lors de la première vague, le taux québécois avait explosé par rapport à la moyenne.