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Borsellino invité à préciser ses liens avec plusieurs élus

Les audiences de la commission Charbonneau ont repris lundi matin avec la fin du témoignage de Giusepppe Borsellino. Avant d’entamer le contre-interrogatoire, le procureur Me Simon Tremblay a toutefois invité M. Borsellino à préciser quelques éléments.

Mais comme avant la pause dans les travaux de la commission, le procureur a eu de la difficulté à obtenir des réponses de l’homme d’affaires.

La commission a tenté d’en savoir un peu plus sur les liens d’amitié qui unissaient M. Bosellino à certains élus. M. Borsellino a affirmé qu’outre Tony Tomassi, il était ami avec Jacques Dupuis, ancien ministre libéral de la Sécurité publique.

Il a reconnu avoir aussi rencontré Sammy Forcillo, alors conseiller de ville de l’arrondissement de Ville-Marie, et Frank Zampino, alors président du comité exécutif.

Encore une fois, il a été bien en peine d’expliquer pourquoi il rencontrait des élus. Il a avancé le «networking», tout en affirmant que ce réseautage ne lui avait jamais permis d’obtenir des contrats publics. Puis il a indiqué qu’il avait plutôt parlé de régimes alimentaires avec M. Zampino, les deux hommes consultaient la même diététicienne.

Le procureur a également abordé un élément qui, étonnamment, n’avait pas été soulevé avant la pause: la fondation de l’entrepreneur, GarnierKids. Borsellino a évalué ses recettes à 300 000$ par année, mais elles ont déjà atteint 500 000$.

Plusieurs ministères de l’ancien gouvernement libéral y ont contribué, à même leurs fonds discrétionnaires, tout comme des dirigeants de la FTQ-Construction. Il a insisté sur le fait que l’argent amassé est allé directement au financement de centres hospitaliers.

Me Tremblay et le commissaire Renaud Lachance sont également revenus sur le passage à tabac de M. Borsellino en 2009. Lorsque ce dernier avait relaté l’événement, il n’avait pu expliquer qui cherchait à lui faire passer un message.

Me Tremblay a suggéré lundi qu’il se serait peut-être fait tabasser, car il avait choisi le site de décontamination de Tony Acurso et non pas celui de Raynald Desjardins et Domenico Arcuri, des proches du clan Rizzuto.

Me Tremblay a ajouté que ce pouvait aussi être pour le punir d’avoir amené Robert Marcil en Italie alors que ce dernier était directeur à la Réalisation de travaux à la Ville de Montréal. Marcil a dû quitter ses fonctions lorsque la Ville avait appris les faits. Le procureur a donc suggéré qu’il aurait été puni pour avoir «brûlé» M. Marcil.

M. Borsellino s’est borné à dire qu’il n’avait aucune idée de la raison pourquoi il a été battu et qu’on ne lui avait pas remis de lettre ou de note en le battant, a-t-il ironisé.

Par ailleurs, M. Borsellino a aussi précisé qu’il n’a jamais financé Union Montréal, le parti de l’ancien maire Gérald Tremblay. Le 7 février dernier, il avait affirmé qu’il avait peut-être fait un chèque de 10 000$ à la demande de Bernard Trépanier, en 2005, en vue du référendum sur les défusions. M. Borsellino avait affirmé que Martin Dumont était passé chez lui pour récupérer le chèque et que c’est sa femme qui lui avait remis. Lundi matin, il a indiqué qu’il a plutôt donné 6000$ pour les jeux de la FINA, en juillet 2005.

Les ministères et ministres qui ont donné à la Fondation GarnierKids entre 2006 et 2011 

Ministère Ministres Montants
Ministère de la Famille Carole Théberge, Tony Tomassi 2500$
Ministère de la Justice Yvon Marcoux, Jacques Dupuis, Kathleen Weil 11 500$ 
Ministère de la Santé Yves Bolduc 2000$
Ministère de l’Agriculture Yvon Vallière ou Laurent Lessard 6000$
Ministère de l’Education Jean-Marc Fournier, Michelle Courchesne, Line Beauchamp 2500$
Ministère de l’Emploi Michelle Courchesne, Sam Hamad (2007-2008 ou Julie Boulet (2009-2010) 1500$
Ministère des Affaires municipales Nathalie Normandeau ou Laurent Lessard (2008-2009) 13 000$

Total : 39 000$

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