L’ex-diplomate britannique James Richard Cross est mort de la COVID-19. Son enlèvement par le Front de libération du Québec (FLQ), il y a cinquante ans, a donné le coup de départ à une des périodes politiques les plus mouvementées de l’Histoire québécoise: la crise d’Octobre.
L’homme politique est décédé à 99 ans, a rapporté son gendre à Radio-Canada. Sa mort survient dans les mois qui ont suivi les cinquante ans de son enlèvement.
Né en 1921 en Irlande, James Richard Cross est surtout connu au Québec pour le rôle qu’il a joué – bien malgré lui – dans les événements d’octobre 1970. De passage au Québec, il est enlevé et séquestré pendant presque 60 jours dans une résidence de Montréal-Nord.
L’événement est considéré comme le premier enlèvement politique de l’Histoire nord-américaine.
Les ravisseurs de Cross, les membres de la cellule Libération du FLQ, demandent à Ottawa de libérer 23 prisonniers politiques. Ils exigent aussi la lecture du manifeste du FLQ à la radio et à la télévision.
La cellule terroriste négociera finalement avec les autorités fédérales et libérera Cross, début décembre. En échange, l’ensemble des membres de la cellule obtiennent un sauf-conduit et partent en exil pour Cuba.
James Richard Cross représente tout ce à quoi le FLQ s’oppose. Dans les années précédent la crise, le groupement radical s’organise autour de l’idée qu’il faut libérer le peuple canadien-français – souvent moins avantagé économiquement – du pouvoir économique anglophone.
Deux enlèvements
Une seconde cellule felquiste, qui porte le nom de Chénier, procédera à l’enlèvement du ministre libéral Pierre Laporte le 10 octobre. Prétextant l’arrestation de sympathisants du FLQ, le premier ministre canadien, Pierre Elliott Trudeau, met en marche la Loi sur les mesures de guerre.
L’armée canadienne arrête près de 500 Québécois. Leur détention, considérée par plusieurs comme arbitraire, soulèvera les critiques.
Pierre Laporte meurt le 17 octobre, une semaine après la prise d’otage. On le retrouve sans vie dans un coffre de voiture.
Les membres de la cellule de financement Chénier ont tous été arrêtés, puis jugés pour meurtre, séquestration ou complicité.