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Il y a 50 ans, le FLQ détenait Cross à Montréal-Nord

Les photos de deux ravisseurs et de James Cross coiffent un article publié dans le Guide de Montréal-Nord en 1970. Photo: Archives/Société d’histoire et de généalogie de Montréal-Nord

Il y a 50 ans, le diplomate britannique James Cross est séquestré par le Front de libération du Québec (FLQ) dans un appartement de l’avenue des Récollets, à Montréal-Nord. Cet enlèvement marque le début de la crise d’Octobre. Retour sur cette page d’histoire du Québec.

Le matin du 5 octobre 1970, des membres de la cellule Libération passent à l’acte. Ils enlèvent James Richard Cross à son domicile de Westmount. Leur objectif: faire plier le gouvernement à leurs demandes, dont la publication ou la diffusion du manifeste du FLQ, le paiement de 500 000$, la libération de prisonniers politiques et un avion vers Cuba ou l’Algérie.

À l’époque, le Québec est dans une période charnière. Malgré la Révolution tranquille, les inégalités socio-économiques persistent. Si certains préconisent toujours les moyens démocratiques pour s’affranchir du pouvoir économique anglophone, d’autres sont plus radicaux.

«Il y a des jeunes qui étaient impatients et qui voulaient aller plus vite», explique Louis Fournier, auteur du livre F.L.Q.: histoire d’un mouvement clandestin et ex-journaliste qui avait couvert la crise.

Sur l’avenue des Récollets

Le 12 septembre, les membres de la cellule Libération, dont le couple Jacques Cossette-Trudel et Louise Lanctôt, s’étaient occupés de louer un logement sous le nom d’emprunt Jacques Tremblay. C’est donc au 10945, avenue des Récollets que Cross est emmené en voiture après son enlèvement. C’est ici qu’il sera tenu captif pendant 59 jours.

Pourquoi avoir choisi de s’installer à Montréal-Nord ?

«J’avoue que vous me posez une bonne question, répond Louis Fournier. Ils cherchaient un logement avec un garage. Montréal-Nord a été choisi comme ça aurait pu être Saint-Léonard. Ce n’était quand même pas trop loin sur l’île de Montréal.»

Son calme l’a sauvé

Pendant près de deux mois, alors même que Pierre Laporte était tué et que l’armée canadienne était déployée au Québec, James Cross est séquestré.

«Il était dans une pièce du logement, raconte M. Fournier. Il avait des menottes, mais il pouvait lire les journaux, regarder la télévision. Il était nourri par ceux qui étaient là.»

Contrairement à Pierre Laporte, Cross en est sorti vivant. Il a d’ailleurs 99 ans aujourd’hui. Le FLQ lui avait promis de le garder en vie, mais l’attitude du diplomate a aussi joué un rôle.

«Ce qui l’a sauvé probablement, c’est qu’il a été très cool, explique M. Fournier. C’était un Britannique qui avait œuvré dans l’armée. Il connaissait les comportements qu’il fallait avoir. Il a été très calme.»

Cela aura pris près de deux mois à la GRC pour trouver le repère des ravisseurs. Les voisins nord-montréalais n’avaient rien noté de suspect venant de l’appartement. M. Cross a été libéré le 3 décembre lors d’une vaste opération impliquant l’armée canadienne.

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