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Mémoire de la crise d’Octobre: l’Assemblée nationale incapable de s’entendre

Des élus de l'Assemblée nationale de Québec sont la proie de menaces de violence alors que Québec resserre les mesures sanitaires
L'Assemblée nationale, à Québec Photo: Getty Images | iStockphoto

L’Assemblée nationale est passée à un cheveu jeudi d’exiger des excuses du gouvernement fédéral pour les arrestations de la crise d’Octobre 1970, mais le Parti libéral (PLQ) s’y est opposé.

Quelques minutes plus tôt, le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, avait proposé dans une motion que le Parlement demande formellement au gouvernement de Justin Trudeau de présenter ses excuses.

Pierre Elliot Trudeau avait déclenché à la mi-octobre 1970 la Loi des mesures de guerre. Sous ce régime temporaire, l’Armée canadienne avait procédé à l’arrestation de plusieurs centaines de Québécois soupçonnés d’entretenir des liens avec la cellule terroriste nationaliste du Front de libération du Québec (FLQ).

Dans sa motion, M. Bérubé exigeait d’Ottawa «l’ouverture complète des archives de toutes les institutions fédérales impliquées dans ces tristes événements, et ce, afin de faire, une fois pour toutes, la lumière sur cette période trouble de notre histoire.»

Au moment d’obtenir le consentement des partis politiques à l’Assemblée nationale, le leader de l’opposition officielle libérale, André Fortin, s’est toutefois levé pour souligner l’opposition de sa formation à la motion péquiste.

«Ce n’est pas notre vision des choses», a indiqué la cheffe libérale, Dominique Anglade, quelques minutes plus tard, ne précisant que son désaccord avec le «libellé».

«Il ne faut pas réécrire l’histoire. Il y a beaucoup de choses qui ont conduit à toutes ces arrestations-là», a ajouté Mme Anglade. Le ministre libéral Pierre Laporte a perdu la vie une semaine après son enlèvement par des militants felquistes, en octobre 1970. Un diplomate britannique, James-Richard Cross, a lui aussi été enlevé par le FLQ, avant d’être libéré deux mois plus tard.

À Ottawa

Alors même que la motion faisait débat à l’Assemblée nationale, le premier ministre canadien a commenté la situation, 50 ans après les événements d’octobre.

«Cet anniversaire sera difficile pour de nombreux Québécois. Mais je pense que ça sera particulièrement difficile pour la famille de Pierre Laporte», a indiqué Justin Trudeau pour justifier son refus de s’excuser pour les décisions de son père comme premier ministre.

Dans les semaines menant au 50e anniversaire de la crise d’Octobre, le séisme s’est fait ressentir dans la classe politique. La sortie du film «Les Rose», réalisé par le fils d’un des militants felquistes derrière la mort de Pierre Laporte, avait d’ailleurs semé l’émoi à l’Assemblée nationale.

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