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COVID-19: des devoirs à faire avant de laisser mourir des patients

Des soins intensifs dans un hôpital italien

Trier les patients n’est pas la solution devant une hausse des hospitalisations, plaide le Conseil pour la protection des malades (CPM). Dans une lettre transmise au ministre de la Santé, son président, Paul Brunet, menace même de se tourner vers les tribunaux.

Datée de mardi, la missive demande explicitement à Québec d’abandonner son protocole de priorisation. Celui-ci sera appliqué dans l’éventualité où la capacité des soins intensifs à travers la province atteint 200%. Si c’est le cas, le réseau devra décider qui traiter ou ne pas traiter selon plusieurs critères.

«Les personnes et les organismes qui se sont joints au CPM sont inquiets de cette annonce et souhaitent avertir le gouvernement qu’ils entendent user de tous les moyens légaux possibles afin d’empêcher l’application du protocole», peut-on lire dans la lettre.

Le 11 janvier, la sous-ministre adjointe Lucie Opatrny, responsable du «délestage» à Québec, annonçait que la province se rapprochait du protocole. «C’est un exercice qu’on se disait purement hypothétique il y a quelques mois. Malheureusement, c’est de plus en plus une possibilité», avait-elle signifié.

La semaine suivante, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’encourageait devant les tendances hospitalières. On s’est «éloigné» du protocole, convenait-il.

Onze demandes

Dans le réseau de la santé, les formations se poursuivent afin que les employés se conforment au protocole. S’il considère fortement les tribunaux, Paul Brunet suggère à Québec d’appliquer onze mesures capables, selon lui, de répondre à la pression dans le réseau.

Le CPM demande en premier lieu «un débat public» sur la priorisation aux soins intensifs. Le recrutement de personnel doit s’intensifier, poursuit-il.

«Si la situation devenait incontrôlable, le gouvernement du Québec redemande la venue du personnel médical de l’armée canadienne et la Croix-Rouge», ajoute Me Brunet.

Pour le moment, Québec exclut l’appel a l’armée dans les hôpitaux. La Croix-Rouge se tient prête pour intervenir dans les CHSLD, notamment.

«Anxiété»

Au cabinet du ministre de la Santé, on rappelle que le protocole en est un de dernier recours. D’ailleurs, fait-on remarquer, la tendance à la baisse des hospitalisation est «encourageante».

«Nous sommes bien conscients de l’anxiété que peut causer les communications entourant le protocole de priorisation et nous entendons les préoccupations du Conseil de protection des malades, mais nous jugeons qu’il est important d’informer les Québécois des risques si la situation se dégrade», a souligné mercredi l’attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté-Boileau.

«Notre gouvernement fait tout pour que jamais cette situation ne se produise», a-t-elle ajouté.

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