Le déficit de 15 G$ du gouvernement du Québec ne disparaîtra pas en claquant des doigts, selon l’opposition officielle.
En fait, il est «irréaliste» d’imaginer qu’il sera résorbé d’ici cinq ans, a affirmé mardi le porte-parole du Parti libéral (PLQ) en matière de finances publiques, André Fortin.
«Le gouvernement se doit de se donner une marge de manoeuvre. Si ça veut dire repousser la date de retour à l’équilibre budgétaire, il est possible que ça soit la bonne chose à faire», a-t-il indiqué lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale.
Encore la semaine dernière, le ministre des Finances, Eric Girard, confirmait que le dépôt du budget, la semaine prochaine, comporterait aussi un plan de retour à l’équilibre budgétaire sur cinq ans. «C’est toujours notre objectif […] de respecter les conditions de la loi», avait-il dit.
«Irréel»
Considéré comme le principal pilote du retour à l’équilibre sous le gouvernement de Philippe Couillard, Carlos Leitão, qui est aujourd’hui dans l’opposition officielle, a changé son fusil d’épaule.
«De dire qu’on va y revenir sans augmentation d’impôt ni coupure de service, mais non!… On a probablement la récession la plus forte depuis la Deuxième Guerre mondiale. Ça serait irréel, et même dommageable», a-t-il signifié.
C’est pourtant ce qu’indique Québec. Lors de sa mise à jour économique de novembre, Eric Girard réitérait qu’aucune augmentation du fardeau fiscal ne se pointait à l’horizon. L’austérité ne fait pas non plus partie du scénario, a-t-il répété plusieurs fois depuis.
Si on se fie à ses dires de l’automne dernier, l’élu caquiste souhaite que le déficit, calculé à 15 G$ pour l’exercice financier actuel, soit coupé de moitié en 2021-22.
«Il nous faut une feuille de route, ça oui», a convenu mardi Carlos Leitão. Sur combien de temps? Il n’est pas capable de le dire. «On va d’abord voir le 25 mars quel est le cadre financier du gouvernement sur cinq ans.»