MONTRÉAL – Une manifestation réunissant plusieurs centaines de manifestants en marge du Sommet sur l’enseignement supérieur, en fin d’après-midi lundi, a été dispersée par les forces de l’ordre moins de deux heures après qu’elle eut commencé.
Les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui étaient appuyés de collègues de la Sûreté du Québec (SQ) pendant la durée du rassemblement, ont procédé à l’avis de dispersement vers 18 h 30, alors que les marcheurs déambulaient en plein centre-ville de Montréal.
Selon le sergent Jean-Bruno Latour, porte-parole du SPVM, la mesure a été prise «afin de prévenir la commission d’actes criminels», d’autant plus que les participants se trouvaient à l’angle des rues Sainte-Catherine et McGill College, a-t-il précisé.
Les policiers ont notamment fait usage d’une grenade assourdissante pour provoquer le dispersement des manifestants, qui se trouvaient alors dans le secteur du Carré Phillips, seulement quelques rues plus loin.
Certains manifestants ont lancé des boules de neige en direction des forces de l’ordre, et le sergent Latour a déclaré que des ampoules de peinture avaient également été projetées en direction de policiers à vélo. Le sergent Latour a plus tard confirmé qu’une personne avait été arrêtée «pour une agression armée contre des policiers» et que deux autres avaient reçu des constats d’infraction à des règlements municipaux. Le porte-parole n’a toutefois pas donné de détails sur l’identité des suspects pas plus que sur la nature des gestes qui auraient été posés.
Le rassemblement, qui aura eu pour effet de faire renaître les fameux mots-clics «#manifencours» sur Twitter, avait été déclaré illégal par le Service de police de la ville de Montréal avant même de se mettre en branle, parce que les participants n’avaient pas fourni leur trajet, selon le compte Twitter du SPVM.
Le conseil municipal de Montréal n’a pas abrogé son règlement obligeant les organisateurs d’une manifestation à fournir un itinéraire aux policiers.
Lancée vers 17 h de la Place Cabot, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Atwater, la manifestation a gagné en participants en cours de route, sans pour autant prendre l’ampleur de certains des rassemblements du «Printemps érable» de 2012.
De nombreux policiers se trouvaient à l’Arsenal, où se tient le Sommet, incluant des membres de l’escouade antiémeute. Sans entrer dans les détails, le sergent Latour a confirmé que «des effectifs suffisants, en fonction de la situation, étaient sur place, incluant des policiers de la Sûreté du Québec».
Selon le sergent Latour, tout était calme, vers 17 h 30, mais la circulation routière a néanmoins dû être bloquée sur la rue Notre-Dame, entre les rues Georges-Vanier et Des Seigneurs en raison du rassemblement.
Les manifestants se sont rendus à l’Arsenal, mais vers 17 h 45, ils avaient quitté les lieux et repris leur marche sur Notre-Dame, en direction Est. Vers 18 h 15, les participants ont emprunté la rue Sainte-Catherine, en direction est, après être passés à proximité du Centre Bell.
Actes de méfaits
Plus tôt lundi, des méfaits avaient été signalés contre des bureaux du gouvernement du Québec et des locaux de députés du Parti québécois.
Ces événements sont survenus dans les heures précédant l’ouverture du Sommet sur l’enseignement supérieur et les policiers n’écartaient pas la possibilité d’un lien entre les deux.
Ainsi, l’édifice abritant les locaux du ministère de l’Éducation à Montréal, au 600 rue Fullum, a été la cible de vandales armés de peinture rouge qui ont ciblé portes vitrées et fenêtres de l’édifice durant la nuit de dimanche à lundi.
L’édifice abrite également les bureaux de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
Par ailleurs, les locaux du ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, à Beloeil en Montérégie, ont été aspergés de peinture rouge durant la nuit de dimanche à lundi.
Le bureau de comté du ministre Jean-François Lisée a également été la cible de vandales; des vitres y ont été brisées et, là aussi, de la peinture a été utilisée.
Le député Léo Bureau-Blouin, ancien président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, a aussi vu son bureau de circonscription à Laval être visé par des vandales.
Aucune arrestation n’a été effectuée en lien avec ces gestes.
Lundi matin, peu avant l’ouverture du Sommet, un petit groupe de manifestants vêtus de noir et cagoulés a défilé près du périmètre de sécurité entourant l’événement mais ne s’est pas arrêté, poursuivant son chemin sans confronter les policiers déployés en grand nombre sur place.
Un autre groupe d’une vingtaine de manifestants portant la bannière des «profs contre la hausse» s’est présenté sur l’heure du diner au périmètre et a quitté environ une heure plus tard.