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Santé mentale: des milliers de voix demandent de s’attaquer à la pénurie de psys

Un homme de profil

Après la crise sanitaire, une crise de santé mentale? Une coalition du réseau public presse le gouvernement de s’attaquer à la pénurie de main-d’oeuvre psychologique au plus vite, pour éviter qu’un nombre important de jeunes partent «à la dérive».

Dans une lettre ouverte, adressée notamment au gouvernement du Québec, des centaines de psychologues, de neuropsychologues et d’étudiants pressent François Legault d’agir.

«Certains nous trouveront peut-être alarmistes, mais les chiffres des hôpitaux pédiatriques appuient nos dires. On note entre autres une augmentation des jeunes hospitalisés en raison d’idéations suicidaires ou de blessures importantes résultant d’une tentative de suicide», peut-on lire dans la missive.

La lettre est accompagnée d’une pétition qui, au moment d’écrire ces lignes, avait amassé plus de 1500 appuis en 24 heures.

Elle exhorte le premier ministre et son ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, à «prendre tous les moyens nécessaires immédiatement pour régler la pénurie de psychologues et [à] assurer l’accès aux services des psychologues dans le réseau public».

La Coalition des psychologues du réseau public québécois, instigatrice de la lettre et de la pétition, sonne l’alarme depuis des mois: si les listes d’attente en psychologie s’allongent, c’est que les professionnels quittent le métier. En fait, selon l’une des coordonnatrices de l’organisme, Béatrice Filion, il manquera un tiers des effectifs nécessaires dans deux ans.

Le temps des négociations

En pleine négociation des conventions collectives dans le secteur public, Québec a l’occasion de frapper un grand coup, selon Mme Filion.

«La porte est grande ouverte pour le gouvernement. Ce qu’on a vu avec les préposés aux bénéficiaires, c’est de ce genre d’action dont on a besoin», indique-t-elle en entrevue avec Métro.

Québec affirme être à l’oeuvre pour la santé mentale. Au mois de novembre, Lionel Carmant devançait 100 M$ pour venir en aide aux ressources en santé psychologique dans la province. Une partie de ces sommes servirait à embaucher des psychologues en cabinet privé pour prêter main-forte au public et réduire les listes d’attente.

Selon Béatrice Filion, c’est d’un coup d’épée dans l’eau.

«Ce qu’on voit, c’est que ce programme-là ne débouche pas», lance-t-elle.

Nouvelle crise?

Si la crise sanitaire se résorbe, elle pourrait laisser derrière d’importants débris, avertit la Coalition. «Il va rester des pots cassés: la santé mentale des Québécois et des Québécoises. Ça nous laisse un énorme défi», souligne Mme Filion.

La liste d’attente pour des services publics en psychologie continue de grossir au Québec. La semaine dernière, le ministère de la Santé soulignait au Devoir qu’elle comptait maintenant 19 000 personnes. À la fin de l’année dernière, cette file, que le ministre Carmant souhaite réduire rapidement, était plus courte de 1000 personnes.


Si, à tout moment, vous ou une personne dans votre entourage avez besoin d’aide, vous pouvez appeler Suicide Action Montréal au 1 866 APPELLE. Des intervenants sont disponibles 24 heures sur 24 et sept jours sur sept pour vous aider. Vous n’êtes pas seuls.

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