Les Canadiens de Montréal ont déposé une demande à la Santé publique afin que 10 500 partisans soient admis au Centre Bell lors des prochains matchs de la finale de la coupe Stanley. Le gouvernement discuterait actuellement de cette possibilité, indique la vice-présidente exécutive de l’équipe, France Margareth Bélanger.
Aucun cas de COVID-19 n’a été recensé depuis l’ouverture du Centre Bell aux partisans, le 29 mai.
«Le Centre Bell est 2 M de pieds carrés. On est confiant d’avoir les moyens nécessaires, l’expertise pour accueillir ces gens-là», a-t-elle exprimé.
La bénédiction du professeur de l’École de Santé publique Benoît Mâsse a été accordée au CH. Dans une lettre envoyée à la santé publique, l’épidémiologiste considère qu’accueillir 10 500 spectateurs au Centre Bell aurait un impact «négligeable» sur la situation épidémiologique du Québec.
Les Canadiens espèrent recevoir une réponse à leur demande d’ici mardi soir, afin de leur permettre de préparer la vente de billets en vue du match de vendredi, à 20h.
D’ici là, un événement spécial sera organisé demain, alors que 3500 partisans pourront visionner le match des Canadiens mercredi, à l’intérieur du Centre Bell. Des billets seront en vente dès 18h mardi.
Condition spéciale?
Afficher une preuve vaccinale pourrait-il être nécessaire afin d’assister aux matchs des Canadiens? L’organisation accepterait cette alternative si elle lui permet d’accueillir 10 500 partisans.
«Si on était capable d’avoir un plus grand nombre de partisans, c’est sur qu’on serait ouvert à demander une quelconque preuve vaccinale», tranche Mme Bélanger.
Présentement, seuls les détenteurs de billets de saison peuvent acheter directement des places pour les parties. Pour ceux qui ont les poches profondes, il y a aussi l’option de la revente. Sur la populaire plateforme StubHub, il ne reste que 144 billets, dont les prix varient de 3720$ à 23 703$.
Les souhaits de la mairesse
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, semble enthousiaste quant à la possibilité de voir plus de partisans admis dans l’aréna des Canadiens. «On semble dire que la Santé publique va donner son accord pour un nombre plus important au Centre Bell. Si c’est le cas, on s’en réjouit», a-t-elle indiqué en conférence de presse, mardi.
Son administration s’est engagée à trouver «un scénario d’ici vendredi pour amener le hockey sur la place publique, parce que «pas tout le monde a les moyens de se payer un billet à plus de 500$.»
«Comme le CH nous a avisés ne pas avoir les ressources logistiques et financières pour organiser des visionnements, nous poursuivons le travail avec les autres partenaires pour trouver des solutions qui feront plaisir aux partisans tout en respectant les règles de santé», a-t-elle publié sur Twitter lundi.
Si ce n’était de la pandémie, les Canadiens organiseraient des événements de visionnement extérieur, assure Mme Bélanger. La santé publique n’approuve toutefois pas leur tenue, explique-t-on.
«Si les autorités de santé publique approuvent ces initiatives, nous pouvons aider en fournissant des contacts de différents fournisseurs à la Ville de Montréal. Ce que nous avons déjà fait d’ailleurs», a indiqué le vice-président des communications des Canadiens, Paul Wilson, sur Twitter.
Rassemblements «inquiétants»
Depuis le troisième tour des séries éliminatoires, des centaines, voire milliers de personnes, pour certains matchs des Canadiens, s’amassent devant le Centre Bell. Ils profitent des restaurants sportifs avoisinants et regardent les parties diffusées sur les télévisions qui se trouvent à l’intérieur.
Rares sont les partisans qui s’y trouvent qui respectent les mesures sanitaires, ce qui n’est pas sans inquiéter divers spécialistes.
Les risques de propagation à l’extérieur seraient 19 fois moins importants qu’à l’intérieur. Toutefois, la propagation du virus est possible si la distanciation physique n’est pas respectée et si elle est jumelée à l’absence du port du masque, convient l’épidémiologiste Nimâ Machouf.
«Quand on regarde tous dans la même direction, ça pose moins problème. Mais quand on veut crier de joie, s’embrasser, on est presque en train de se cracher les uns sur les autres. Si une personne dans la gang était infectée, le virus se répandrait facilement», convient la chargée de cours à l’École de santé publique de Montréal (ESPUM).
Les Canadiens assurent qu’ils ne peuvent rien faire pour contrôler ces rassemblements. «Avoir plus de partisans à l’intérieur du centre Bell n’aurait pas d’incidence sur ce qui se passe à l’extérieur», considère Mme Bélanger.
Un minimum de deux matchs seront disputés au Centre Bell, vendredi et dimanche. Selon les résultats à venir, l’équipe pourrait jouer un dernier match à Montréal le 9 juillet.
Avec la collaboration de Rosanna Tiranti