Plus de 7 Québécois sur 10 appuient le premier ministre Justin Trudeau dans sa volonté d’utiliser la Loi sur les mesures d’urgence afin de donner des pouvoirs supplémentaires au gouvernement fédéral pour gérer les manifestations au pays, selon un sondage. Même son de cloche pour l’ensemble du Canada, alors que 66% des répondants appuient cette décision. C’est ce que révèle un sondage Maru publié jeudi matin.
Justin Trudeau a annoncé mardi son intention d’utiliser la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre un terme aux blocages dans le centre-ville d’Ottawa et certains postes frontaliers. La Chambre des communes doit en débattre aujourd’hui.
Selon le sondage Maru, la grande majorité des Québécois (87%) pensent qu’il n’y a aucune raison justifiant le fait que les manifestations aient duré aussi longtemps. Dans l’ensemble du Canada, 82% des répondants pensent ainsi.
Dans le même registre, 67% des Canadiens et 74% des Québécois pensent qu’il est temps de déloger les manifestants. Même si cela signifie que les personnes qui ne veulent pas partir risquent d’être blessées, ou pire.
Le sondage révèle notamment que le tiers des Canadiens (32%) seraient même prêts à prendre eux-mêmes les armes pour protéger leurs droits fondamentaux. Au Québec, 37% des répondants seraient enclins à agir ainsi. Il est toutefois à noter que la question posée par Maru ne précise pas s’ils prendraient les armes pour déloger les manifestants ou, au contraire, pour les appuyer.
Des appuis partagés
Le premier ministre François Legault s’est opposé à la Loi sur les mesures d’urgence lors d’un point de presse mardi. Les ministres de la Saskatchewan et du Manitoba se sont également prononcés contre cette mesure.
«On ne souhaite pas avoir l’état d’urgence fédéral sur le territoire du Québec. Ce n’est pas nécessaire et c’est le temps de rassembler, pas de diviser», a spécifié François Legault.
Le Bloc québécois a également affirmé son désaccord quant à la décision du gouvernement. «[…]Ottawa se donne avec cette loi un laissez-passer pour empiéter dans les juridictions du Québec», a affirmé le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, dans un communiqué.
Le NPD de son côté, se dit «réticent» à l’idée de donner des appui. «Nous voulons que cet appui soit clairement dirigé à résoudre cette crise», a expliqué M. Singh en point de presse mercredi après-midi.
Les données du sondage ont été collectées le 14 et le 15 février parmi 1518 Canadiens choisis aléatoirement. Les résultats ont été pondérés selon l’éducation, l’âge, le sexe et la région et la langue pour correspondre à la population, selon les données du recensement.