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Passeports: nouvel effort pour les files d’attente du Complexe Guy-Favreau

Des centaines de personnes patientent devant le Complexe Guy-Favreau depuis mardi.

Deux files se créent désormais devant les bureaux de Service Canada sur le boulevard René-Lévesque, au centre-ville de Montréal. L’une pour ceux qui ont obtenu un rendez-vous, et l’autre, pour ceux qui gardent espoir de pouvoir mettre la main sur leur passeport avant leur envol.

Service Canada mise ce matin sur un nouveau service. À l’intérieur, on demande aux citoyens à quel moment ils prévoient partir. En fonction de leur date de départ, on leur donne un billet, sur lequel est inscrit un rendez-vous. On ne sait toutefois si tout le monde pourra obtenir un passeport avant son départ. Vers 9h20 mercredi, environ 80 billets, soit tous ceux qui étaient disponibles, avaient été distribués. Des centaines d’individus continuent tout de même de faire la queue.

Deux files s’entremêlent à l’entrée de l’édifice, semant la confusion. Certaines personnes disent avoir attendu devant l’édifice pendant trois jours, armées de chaises pliantes et de couvertures. Mais elles n’ont toujours aucune réponse. C’est notamment le cas de Nelly, qui doit assister aux funérailles de son père samedi, au Cameroun. Elle vient tout juste d’obtenir sa citoyenneté canadienne, ce qui veut dire qu’elle n’aurait pu obtenir son passeport plus tôt.

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Deux files se créent désormais devant les bureaux de Service Canada, mercredi, une pour ceux qui ont un rendez-vous, une pour ceux qui gardent espoir. Crédit: Ismaël Koné, Métro #passeport #file #cdnpoli #voyage #canada #fyp

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«Ça fait trois jours que j’attends ici, jour et nuit, explique la Camerounaise d’origine, dépassée par les événements. Mon vol est ce soir, et je n’ai toujours pas de réponse, je commence à me décourager. C’est beaucoup de temps pour une mère monoparentale.»

Il n’y a plus de billets disponibles lorsque Métro rencontre une femme tout près de la porte, où elle n’a pu obtenir de billet de justesse. Son vol pour aller visiter sa famille dans son Algérie natale est prévu pour jeudi, à 16h. Diabétique et ayant la santé fragile, elle a pu compter sur son fils pour patienter toute la nuit dehors.

«Je partirai avec passeport algérien, peu importe, se résout-elle. Si je ne reviens pas, je vais rester là-bas, et m’essayer avec le consulat canadien pour revenir ici. J’en suis rendue là. On change de pays pour une meilleure vie, et au final, on laisse les gens dehors.»

Service amélioré

Si la situation est toujours difficile et que plusieurs risquent de ne pas pouvoir voyager comme prévu, la gestion de la file d’attente chez Service Canada est plus fluide mercredi qu’elle ne l’était mardi. Une seule porte permet d’entrer à l’intérieur du Complexe Guy-Favreau.

Un citoyen qui se retrouvait 72e en file d’attente a expliqué à Métro avoir reçu un rendez-vous pour l’après-midi peu de temps après l’ouverture des bureaux de Service Canada. Il attendait toutefois à l’extérieur depuis plus d’une journée. Sachant qu’il devait se rendre en Albanie le 23 juin, il avait entamé des démarches pour obtenir un passeport en avril, sans succès.

Dans la file extérieure, les gens font preuve d’une belle solidarité. Ils se réservent leurs places pour aller chercher leurs enfants à l’école, aller au petit coin ou se chercher quelque chose à manger. Certains individus offrent même leurs services pour faire la ligne à la place d’individus en attente de leur passeport. Pour ce service, ils peuvent demander jusqu’à 30 $ par heure.

Les journalistes se voient interdire l’accès au Complexe Guy-Favreau. Des membres de la sécurité interdisent même aux médias de procéder à des entrevues sur l’espace extérieur du bâtiment.

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