Même si le variant BA.5 représente près de 45 % des cas au Québec, celui-ci serait moins virulent que les variants COVID qui ont précédé, mais il demeure beaucoup plus transmissible que ses homologues. C’est du moins ce que suggère Benoit Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM et expert en virologie.
«Le BA.5 fait partie du « collectif Omicron » qui regroupe BA.1, celui qu’on a identifié comme étant Omicron, responsable de la 5e vague au Québec. Déjà, les symptômes et l’atteinte au niveau de la santé étaient moindres que ceux causés par le variant Delta, qui a été le variant le plus dangereux jusqu’à présent, par rapport à tous ceux qui ont circulé par la suite», explique le professeur.
Selon l’Institut National de Santé publique du Québec (INSPQ), il n’y a actuellement aucune donnée clinique probante au Québec sur la virulence du BA.5 liée au risque d’hospitalisation, d’admission aux soins intensifs, ou de décès.
Les variants BA.4 et BA.5 ont émergé en Afrique du Sud en mars 2022 et sont devenus dominants respectivement en Afrique du Sud et au Portugal.
Encore aujourd’hui, ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont les plus à risque de subir de sérieuses complications liées au BA.5, notamment les personnes âgées, les personnes immunosupprimées et les individus avec des antécédents médicaux qui ont un système immunitaire affaibli. M. Barbeau ajoute que les non-vaccinés peuvent aussi être considérés comme «à risque».
«II y a des gens, évidemment, qui vont avoir plus de symptômes que d’autres face à une infection par le BA.5. Chaque personne réagit différemment. Mais actuellement, le tableau général n’indique pas que nous faisons face à des variants qui occasionnent des problèmes de santé plus graves que les variants précédents», réitère le professeur.
D’autres variants à venir?
Selon Benoit Barbeau, le virus n’a pas fini d’évoluer. Depuis Delta, une série de sous-variants ont fait leur apparition et sont restés en compétition entre eux. Leur mutation s’effectue en continu et elle ne permet pas de voir une limite, d’où les possibilités de réinfections, par exemple.
L’immunité collective qui était tant souhaitée au début de la pandémie serait illusoire.
Benoit Barbeau
«Éventuellement, une grande partie de la population sera suffisamment infectée et réinfectée. Le virus sera quand même contrôlé, ajoute-t-il. Si vous êtes infecté puis réinfecté, il y a de bonnes chances que vos symptômes soient moindres parce que votre réponse immunitaire va vous protéger en partie.»
Bilan actuel
Le plus récent bilan gouvernemental fait état de 97 nouvelles hospitalisations, pour un total de 2057 personnes alitées au Québec. Du côté des soins intensifs, la province enregistre une augmentation de deux personnes, pour un total de 57 personnes présentement admises dans ces unités.
Le Québec recense également 14 nouveaux décès. Le bilan humain de la pandémie de COVID-19 atteint désormais 15 814 morts au Québec.