Justin Trudeau est resté flou lundi sur ses intentions concernant l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) en Allemagne et ailleurs en Europe, sur fond de guerre en Ukraine. Le premier ministre n’a pas non plus donné de précisions sur un potentiel contrat d’exportation d’hydrogène «vert».
«Le Canada sera un fournisseur clé d’énergie propre dans le monde», a assuré Justin Trudeau ce lundi. Il accueillait le chancelier allemand Olaf Scholz à Montréal pour une visite de trois jours. Accusant la Russie d’utiliser l’énergie comme arme diplomatique contre l’Europe, le premier ministre a promis de renforcer les partenariats avec le Vieux Continent. Vladimir Poutine a en effet menacé de couper l’approvisionnement en gaz de l’Europe, laquelle est dépendante de ses ressources naturelles.
Ce qu’on a pu démontrer […] c’est que la seule entité responsable pour les défis au niveau de la crise énergétique à laquelle le monde est en train de faire face, c’est Vladimir Poutine lui-même.
Justin Trudeau
M. Trudeau a évoqué des défis sur le court et le long terme. Le premier consiste à aider l’Europe à se défaire de sa dépendance énergétique envers Moscou. Le deuxième est de relever ce défi tout en soutenant le développement d’énergies renouvelables. Parmi celles-ci, l’hydrogène vert, dont le Canada veut devenir un des principaux producteurs mondiaux.
«Nous allons aussi vite que nous pouvons», a-t-il assuré, en rappelant que d’importantes discussions sont en cours.
Les dirigeants des deux pays doivent rencontrer des gens d’affaires canadiens et allemands dans le but de renforcer leur partenariat économique. Ils se rendront demain à Terre-Neuve-et-Labrador pour une «annonce importante en matière d’économique énergétique». MM. Trudeau et Scholz devraient signer une entente d’approvisionnement en hydrogène vert, alors que plusieurs projets sont en développement.
Exportation de gaz naturel liquéfié
Mais le gaz naturel liquéfié (GNL), qui compte plusieurs projets de développement dans l’Ouest canadien, ferait également partie de ces exportations énergétiques.
«Il y a des projets, comme au Nouveau-Brunswick, à Saint-Jean [ce projet concerne l’exportation de GNL]. Nous allons voir selon les discussions comment nous pouvons aider. […] Nous allons être là pour livrer du gaz sur le marché mondial en même temps qu’on accélère le processus de carbonisation», a promis le premier ministre.
L’exportation de cette ressource énergétique avant l’hiver est néanmoins incertaine. Si Justin Trudeau assure que le Canada a «les infrastructures pour le faire», il n’a pas garanti une aide dans les prochains mois.
«Les usines de liquéfaction de gaz naturel sont généralement placées à proximité des sources de GNL. La côte est expédiera [les ressources] directement vers l’Allemagne», a exposé le premier ministre.
En outre, MM. Trudeau et Scholz visitent aujourd’hui l’Institut québécois d’intelligence artificielle, financé par Ottawa.
Trudeau assume le renvoi des turbines vers l’Allemagne
Pour Justin Trudeau, le renvoi d’une turbine permettant l’approvisionnement en gaz naturel russe en Europe était un contournement nécessaire aux sanctions économiques contre Moscou.
«La Russie veut arrêter d’envoyer les ressources énergétiques nécessaires à l’Europe et l’Allemagne pour punir la population de ces pays. La seule entité responsable de la crise énergétique à laquelle on fait face, c’est Vladimir Poutine lui-même. Nous n’allons pas le laisser utiliser l’énergie comme arme de guerre, on va rester solidaires», a-t-il répété.
Selon lui, la Russie est la seule à blâmer
pour son non-respect des contrats
en matière d’approvisionnement énergétique.