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Une réforme qui ne passe pas

La bonification à la réforme de l’aide sociale, annoncée mardi par la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, n’a pas suffi à calmer la grogne des opposants au projet.

Selon le Collectif pour un Québec sans pauvreté et le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), cette réforme entraînera assurément un appauvrissement des personnes les plus démunies. Les deux groupes ont exhorté une fois de plus hier la ministre Maltais à abandonner son projet de modification au règlement d’aide sociale.

Le projet de réforme, adopté le 27 février, prévoit retirer dès le 1er juin l’allocation spéciale de 129 $ pour «contrainte à l’emploi» que recevaient trois groupes d’assistés sociaux.

La ministre a par ailleurs promis mardi une bonification progressive pour les prestataires seuls, sans préciser de chiffres.

«Cette réforme va appauvrir les plus pauvres, assure la présidente du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Joan Tremblay. Ce seul argument devrait convaincre la ministre Maltais de retirer son projet de réforme.»

Mardi, Mme Maltais avait accusé le FCPASQ de «faire des boutons» à cause de sa «position idéologique». La porte-parole de la FCPASQ, Amélie Châteauneuf, a répondu que le Front n’était absolument pas contre l’emploi.  «Mais on refuse l’appauvrissement des gens exclus du marché du travail», a-t-elle précisé hier. Mme Maltais, qui n’a pas répondu aux appels de Métro hier, avait promis qu’Emploi Québec n’allait «échapper» personne.

Gaétan Châteauneuf, de la CSN, regrette que l’ensemble de la réforme soit basé sur des mesures contraignantes. «Historiquement, adopter des mesures coercitives n’a jamais fonctionné, a-t-il martelé. Ces personnes ont besoin d’aide, pas de se faire couper le peu qu’elles ont.».

Conformément à la réforme, les personnes âgées de 55 à 58 ans et les toxicomanes traités dans un centre de désintoxication perdront leur allocation spéciale dès le 1er juin. Mais la ministre promet que chacune de ces personnes aura droit à une rencontre spécialisée dans un centre local d’emploi. Quant aux parents de jeunes enfants, ils obtiennent un sursis jusqu’au 30 septembre. Ces trois catégories d’assistés sociaux pourront suivre un programme d’employabilité avec Emploi Québec, et ainsi recevoir 196 $ supplémentaires par mois.

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