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Hydro-Québec licencie le PDG d’Hilo, un service incompris

Hydro-Québec procède à une réévaluation de sa filiale Hilo, à la suite du licenciement du président de celle-ci, Sébastien Fournier. «On a rapproché certaines activités [d’Hilo] pour analyser son modèle organisationnel. Tout ça est en lien avec la demande d’électricité en forte croissance au Québec», souligne le porte-parole de la société d’État, Cendrix Bouchard.

Beaucoup de travail a été fait à Hilo, on veut le mettre à profit. C’est un levier important pour atteindre nos objectifs.

Cendrix Bouchard, porte-parole d’Hydro-Québec

La filiale d’Hydro-Québec a pour objectif de mieux gérer la pointe de consommation. Un pic de la consommation d’électricité est en effet observé entre 6h et 9h le matin, et entre 18h et 20h, le soir. «Avec des thermostats connectés, on va préchauffer des résidences et diminuer la température [en amont] des périodes de pointe et reprendre graduellement la consommation», explique M. Bouchard.

Mais alors que les systèmes connectés d’Hilo sont disponibles dans plus de 90% des villes du Québec, le succès espéré n’est pas au rendez-vous. La contribution d’Hilo au bilan de puissance de la Régie de l’énergie était de 14 mégawatts (MW) au lieu des 28 MW anticipés en 2020-2021.

«Le plan stratégique dévoilé l’an dernier est toujours le même, affirme cependant Cendrix Bouchard. Hilo est un outil très important pour la gestion de la pointe», même s’il reconnaît que ce n’est «pas quelque chose [qui est] au cœur des préoccupations des gens».

L’intérêt d’Hilo incompris?

Le but est tout de même de faire des économies d’énergie tout en renforçant l’efficacité énergétique tant chez les individus que les entreprises. Ses deux principaux avantages «sont d’ordre environnemental et économique», décrypte Chloé Chartier, analyste principale de la durabilité chez Ecometrica, une entreprise spécialisée dans l’analyse de l’impact environnemental des entreprises et gouvernements.

«L’amélioration de l’efficacité énergétique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’autres polluants, ainsi que de diminuer les factures individuelles de services publics tout en contribuant à stabiliser les prix de l’électricité», explique-t-elle.

Hilo aurait donc du mal à faire comprendre son intérêt auprès de ses clients potentiels. «Il faut prendre temps d’accompagner la clientèle, il faut qu’elle s’y intéresse. Ça demande un certain temps», reconnaît Cendrix Bouchard.

Le flou demeure quant à l’avenir d’Hilo au sein d’Hydro-Québec, même si la société tient à conserver l’expertise apportée. Si le lancement s’est fait d’un «point de vue résidentiel», il devrait se poursuivre pour convaincre l’industrie. Le flambant neuf vélodrome de Bromont est un des derniers convaincus par l’intérêt écologique et économique de cette nouvelle technologie.

«On arrive avec une offre avant-gardiste comme celle-là. La gestion de la consommation n’est pas nécessairement une préoccupation pour tout le monde. Ces propositions pour nos clients doivent faire leur chemin», croit le porte-parole de la société.

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