La majorité des 32,5 millions de doses de vaccin dans les stocks fédéraux, provinciaux et territoriaux, d’une valeur d’un milliard de dollars, expireront d’ici la fin de l’année 2022 si elles ne sont pas utilisées, rapporte la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, dans un rapport publié mardi.
Ces doses s’ajouteront aux 15,1 millions qui ont déjà été gaspillées par le Canada, la grande majorité alors qu’elles étaient en attente d’être données à d’autres pays.
Notons que cette estimation des stocks date du 31 mai 2022, fin de la période visée par l’audit du Bureau du vérificateur général.
Nous avons constaté que l’Agence n’était pas en mesure d’assurer un suivi adéquat des vaccins excédentaires et gaspillés une fois que les vaccins étaient livrés aux provinces et aux territoires.
Rapport de la vérificatrice générale du Canada sur les prestations spécifiques liées à la COVID-19
Des retards dans la mise en œuvre du système informatique pour planifier et gérer la distribution des vaccins, ConnexionVaccin, ont contribué au gaspillage, souligne-t-on dans le rapport.
Par ailleurs, l’absence d’ententes entre le gouvernement fédéral et les provinces et les territoires concernant l’échange de données sur les doses disponibles et leur date de péremption ont amplifié les difficultés de gestion des stocks.
«Même si certaines provinces et certains territoires faisaient systématiquement rapport à l’Agence, cette dernière était incapable d’obtenir des données complètes de la majorité des provinces et des territoires», précise la vérificatrice générale.
Cela étant, Karen Hogan salue les capacités d’approvisionnement du gouvernement fédéral. «Santé Canada a accéléré son processus de réglementation pour autoriser les vaccins, et l’Agence de la santé publique du Canada a distribué en temps opportun les doses de vaccins aux provinces et aux territoires», écrit-elle dans son rapport.
Pourquoi autant de surplus?
Au total, le Canada a acheté 169 millions de doses entre décembre 2020 et mai 2022, note la vérificatrice générale. De ce nombre, environ 84,1 ont été administrées.
«Des fonctionnaires ont expliqué […] qu’il était nécessaire de continuer à acheter des doses optionnelles afin d’étendre la couverture vaccinale, d’accélérer les livraisons, de remédier à la baisse de l’immunité et de s’adapter aux changements dans les lignes directrices sur l’administration des vaccins», mentionne-t-on dans le rapport.
De plus, les ententes commerciales signées par le Canada avec les fabricants pharmaceutiques ont entraîné des surplus. Ces ententes comportaient des exigences contraignantes d’achat de doses et des options pour l’achat de doses optionnelles.
Soulignons qu’au 31 mai 2022, 15,3 millions de doses avaient fait l’objet d’un don par le Canada à d’autres pays, alors que 21,7 millions de doses supplémentaires étaient offertes et en attente d’être données.