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Jean Charest, le petit lapin rose

Tout est dans l’attitude. Jean Charest est comme le petit lapin rose de la marque de piles bien connue. Il avance bon an mal an, pendant que le PQ se déchire et que l’ADQ et la Coalition de François Legault se courtisent. Puisque l’opposition regarde ailleurs, il gouverne comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Normalement, ce qui aurait dû être vu comme une catastrophe se transforme en opportunité. À entendre Jean Charest, le départ de Nathalie Normandeau, loin d’être une tuile, devient une occasion de se renouveler. Pourtant, le premier ministre perd celle qui acceptait toujours la mission de défendre son gouvernement. Aux dires de Jean Charest, Sam Hamad a tellement bien géré la crise de la A720 qu’il obtient une promotion…  

Avec la commission Bastarache et la demande pressante d’une commission d’enquête sur la construction, les départs de Philippe Couillard, Jacques Dupuis, Monique Jérôme-Forget et maintenant Nathalie Normandeau, le premier ministre a atteint le fond du baril. Il doit se dire qu’il ne peut maintenant que remonter la pente. Il est certain que l’opposition lui facilite la vie. Jean Charest est aussi fort que la faiblesse de ses adversaires.

Cette tendance ne peut durer que si elle s’ancre dans une réalité solide. C’est sur ce plan que Jean Charest fait face à de sérieux défis. Le cynisme de la population est sûrement un des plus importants. Le bilan de M. Charest est aussi loin d’être solide. Cela dit, pour les électeurs, il devient fatigant d’être toujours en colère. Loin d’une échéance électorale, on regarde ailleurs. Le mécontentement restera-t-il latent? Ce n’est pas clair.

Malgré les embûches, Jean Charest a jusqu’à maintenant su manœuvrer pour poursuivre sa route. Celui que le président de la commission politique du PLQ appelait «la coquille vide» en 2002 est devenu premier ministre en 2003. Celui qu’on croyait anéanti politiquement en 2007 avec un gouvernement minoritaire a dit qu’il avait entendu les Québécois et a obtenu un mandat majoritaire en 2008. Aujourd’hui, Jean Charest doit se demander s’il doit pour-suivre sa route politique ou s’il y aura un meilleur moment pour partir la tête haute. Après tout, Nathalie Normandeau l’a cité en disant « avant la politique, il y a la vie ». La phrase de départ est déjà trouvée.

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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