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Une semaine toute PKP

Si vous ne savez pas que Pierre Karl Péladeau se présente pour le Parti québécois dans Saint-Jérôme, c’est que vous revenez de vacances ou que vous vivez dans une grotte. Pour le meilleur ou pour le pire, la nouvelle a tout aspiré sur son passage.

Depuis, la campagne électorale a pris une autre dimension. Les repères ont changé. Les données compilées par Influence Communication en sont la preuve. Deux jours après l’annonce de sa candidature, M. Péladeau obtenait 31,83 % du poids médiatique, suivi de Pauline Marois à 27,46 %, de Philippe Couillard à 17,61 %, et de François Legault à 15,99 %. Tous, même les ténors souverainistes qui ont volé à son aide, reconnaissent que la candidature de M. Péladeau suscite «des inquiétudes bien légitimes».

Toutefois, au moment où l’ex-président de Québecor dit qu’il se conformerait aux demandes du commissaire à l’éthique, on aurait pu s’apaiser un peu. On peut quand même espérer avoir confiance en nos institutions et en la capacité du commissaire à s’entourer pour trouver une solution à ce cas hors norme.

Et maintenant, les enjeux de la campagne pourraient bien retrouver leur droit. La santé, l’éducation, les finances publiques; vous savez ce genre de choses pour lesquelles on choisit un gouvernement. Ah oui, il y a aussi la question nationale. Car le bras en l’air et la profession de foi de Pierre Karl Péladeau ont réveillé le yéti de la souveraineté.
Pour le Canada anglais, c’est une occasion de s’inquiéter. Pour les libéraux, une occasion de polariser le débat et de tenter de faire en sorte que la campagne évacue les autres enjeux. Cela se comprend dans la mesure où le projet souverainiste n’est toujours pas la meilleure carte du PQ auprès de l’électorat.

Bien avant le début de la campagne, la Coalition avenir Québec a choisi à miser sur le fardeau fiscal des Québécois. Peu importe les sondages, elle devra demeurer cohérente et continuer à miser sur ce thème en se disant qu’il finira par s’imposer auprès des électeurs qu’elle veut rejoindre. De son côté, Québec solidaire espère récupérer des électeurs plus à gauche et désabusés par l’arrivée de PKP dans le giron péquiste.

Quand on analysera la campagne dans quelques semaines, on dira qu’il y a eu un avant et un après-PKP. Cela demeure un pari risqué pour Mme Marois qui, il y a une semaine à peine, voulait avoir un mandat majoritaire pour faire adopter sa charte… Les déclarations de Pierre Karl Péladeau sur la souveraineté ont plutôt eu pour effet de modifier le thème de la campagne et de placer le PQ sur la défensive. Cela dit, elle ne fait que commencer. La prochaine grande étape sera celle des débats des chefs.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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