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Pas de lapin

Pas de lapin sorti d’un chapeau, seulement des positions relativement claires pour chacun des chefs. Un débat est une question de gestion des attentes. C’est dans cette perspective qu’il faut juger la performance de chacun, mais il faut aussi tenter de décoder leurs messages.

On aurait pu croire que les flèches seraient dirigées vers Philippe Couillard, premier dans les sondages, mais c’est Pauline Marois qui s’est retrouvée sur la défensive, particulièrement en répondant aux questions de François Legault. Elle a été, entre autres, déstabilisée sur les questions de création d’emploi, mais plus particulièrement sur le référendum. Elle n’a pas été en mesure de présenter une  position claire sur l’éventualité d’un prochain rendez-vous référendaire.

François Legault a d’ailleurs marqué la majorité de ses points dans ses échanges avec Pauline Marois. Il est ainsi parvenu à se positionner comme une alternative pour les contribuables lorsqu’il a croisé le fer sur le dossier des commissions scolaires, mais aussi sur l’économie et la taxation des contribuables. Il est vrai qu’aucun Québécois n’a encore vu l’ombre d’un remboursement promis par le PQ… La performance du chef de la CAQ a dépassé les attentes.

C’était le premier débat de Philippe Couillard. Calme et en contrôle, il a martelé ses messages. Cependant, il a fait une surutilisation d’exemples de gens rencontrés au Québec. Comme s’il doutait de sa capacité à connecter avec l’électorat. La position de «Joe the Plumber» ou de Mme Paillé, une formule empruntée à nos voisins du sud, a occupé trop de place dans les interventions du chef libéral.

Toute la soirée, Mme David n’a pas profité du même élément de surprise qu’en 2012. À la recherche de compromis à certains moments, elle a été en mesure de présenter sa vision sans surprise. Le moment où elle a le plus marqué de points est sans aucun doute lorsqu’elle a croisé le fer avec Pauline Marois pour lui signifier sa déception.

Pauline Marois a voulu parler directement aux Québécois en regardant la caméra. Elle devait rassurer les Québécois qui ne veulent pas de référendum. Malgré ses efforts, elle n’y sera pas tout à fait parvenue. Le «tant que les Québécois ne seront pas prêts…» continue à entretenir le flou. C’est une élection pour choisir un gouvernement, dit-elle. Elle a marqué des points lorsqu’elle a dit au chef libéral que la seule femme qu’elle avait vue perdre son emploi à cause de la charte était Fatima Houda-Pepin. Mais pour elle, ce ne fut pas suffisant pour renverser la vapeur dans une campagne où elle est en difficulté depuis l’arrivée de Pierre Karl Péladeau.

On dit qu’au moins le tiers des électeurs fixent leur choix durant le débat. Peu importe nos options politiques, les quatre chefs qui ont participé à l’exercice démocratique du débat méritent notre respect. En ce sens, tout le monde a passé le test, chacun a relevé le défi de présenter sa vision des choses.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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