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Arthur Porter critique la Commission Charbonneau

Sidhartha Banerjee - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Arthur Porter, l’ancien directeur général du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), réplique aux témoignages entendus récemment à la Commission Charbonneau.

De sa prison panaméenne où il attend une décision concernant son éventuelle extradition au Canada pour répondre à des accusations de fraude, Porter critique la Commission pour son examen du contrat de construction de 1,3 milliard $ du mégahôpital anglophone montréalais.

Le contrat lucratif, conclu en 2010, est sous la loupe de la Commission Charbonneau pour une fraude alléguée de 22,5 millions $ qui aurait impliqué Porter et sept autres personnes, dont d’anciens administrateurs du géant montréalais de l’ingénierie SNC-Lavalin.

Ces anciens administrateurs de SNC-Lavalin sont accusés d’avoir acheminé de l’argent aux dirigeants du CUSM, Arthur Porter et Yanaï Elbaz, en échange de l’obtention du contrat.

Porter, âgé de 57 ans, est notamment accusé de fraude, de complot en vue de commettre une fraude, et d’abus de confiance. L’ancien président du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS) nie toute malversation dans cette affaire.

La Commission Charbonneau s’est attardée ce mois-ci au processus d’octroi des contrats au Centre universitaire de santé McGill, ce que l’enquêteur de la commission André Noël a qualifié «d’un des cas allégués de corruption les plus importants dans l’histoire contemporaine du Québec».

Porter a qualifié ce dernier commentaire de «l’une des déclarations les plus diffamatoires» qu’il lui a été donné d’entendre. «Il n’y a pas eu de processus judiciaire, pas de procès, pas de jugement — bien que ces étapes sont peut-être désormais considérées superficielles», s’est interrogé Porter, soutenant n’avoir été impliqué dans aucune fraude.

Il n’a pas commenté directement l’octroi du contrat du CUSM, disant simplement que le gouvernement avait désigné un vérificateur ayant remis deux rapports déterminant que le processus avait été juste et équitable.

Il a tenu ces propos dans le cadre d’une entrevue accordée à son biographe la semaine dernière, et publiée lundi par la famille Porter sur un site Web en soutien à l’ancien directeur général du CUSM.

Selon les témoignages entendus jusqu’ici à la Commission Charbonneau, Porter voulait favoriser le consortium SNC-Lavalin — Groupe immobilier de santé McGill, et écarter le consortium OHL-PCUSM. Un témoin, Gabriel Soudry, représentant des autorités publiques dans le dossier du CUSM, a fait état d’un rapport soi-disant «dévastateur» contre la firme Dalkia qui aurait émané en fait d’un allié d’Arthur Porter.

La Commission d’enquête, qui a conclu son examen du contrat du CUSM, a entendu une dizaine de témoins en une semaine.

La Commission n’est pas un tribunal. Son mandat est d’examiner de possibles gestes de corruption dans l’octroi de contrats publics, de même que des moyens pour améliorer le processus dans son ensemble.

Porter a affirmé à son biographe, Jeff Todd, que le travail de la Commission le laissait perplexe, particulièrement à cause des procédures en cours au criminel. «Ces procédures de la Commission se moquent d’un processus futur devant les tribunaux», a-t-il soutenu.

«Une preuve à sens unique est présentée, des déclarations étonnantes sont faites, et aucun effort n’a été fait pour vérifier la validité des déclarations et de la soi-disant preuve. Même les gens appelés à témoigner semblent avoir été choisis soigneusement», a-t-il estimé.

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