Pour Rabii Rammal, la diversité culturelle est une richesse du Québec qu’il faut célébrer. Entretien avec l’humoriste et porte-parole de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles (SQRI) qui débute lundi.
Qu’est-ce qui vous marque dans la contribution des différentes cultures à notre société?
On parle souvent de «différences» [culturelles], mais «complémentarité» est plus près de la réalité. C’est l’apport de chacune qui donne une forme à la société telle qu’on la connait aujourd’hui, avec des exemples aussi bêtes que l’industrie de la restauration, avec le poulet que les Portugais ont amené [au Québec].
Je suis un grand fan d’architecture et ça m’a vraiment étonné d’apprendre que les premiers édifices en béton ont été érigés à Montréal dans les années 1960 dans le quartier Jean-Talon (qui est maintenant Saint-Léonard). Ce sont les Italiens qui ont apporté ça à l’industrie de la construction. On était davantage dans le bois avant. Je pense donc que l’arrivée d’Italiens [au Québec] a enrichi beaucoup cette industrie.
Quel est l’avantage d’aller à la rencontre des autres cultures?
L’autre jour, des touristes de Louisiane à Montréal m’ont raconté une histoire de leur région. S’ils ne m’avaient pas arrêté pour parler de ça, je serais resté sur mon fil Facebook ou j’aurais continué à lire les mêmes articles de Buzzfeed. Je suis tout le temps dans le même quadrilatère, entre Radio-Canada et mon bureau. Quand quelqu’un me parle de l’Inde, par exemple, c’est comme si je pouvais voyager [là-bas] en étant au Québec.
«[La Semaine québécoise des rencontres interculturelles], ça célèbre le fait qu’on va à la rencontre des autres cultures, mais dans un cadre plus structuré et organisé qu’une publicité des restaurants Amir sur la bande d’une patinoire pendant une partie de hockey.» -Rabii Rammal
Y a-t-il toujours des préjugés?
Dans ma génération, il n’y en a pas tant que ça. J’ai grandi avec des Haïtiens et des Italiens, et je parle un peu créole. Je n’ai pas vraiment de préjugés auxquels je peux penser, parce que tous ces préjugés ont été démentis dans mon enfance et mon adolescence. La personnalité, l’attitude et le caractère, ça prime plus que notre code génétique.
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