Plusieurs voix de la communauté anglophone se sont élevées lundi contre le projet de réforme du système de santé du Québec, qui remet en question certains de leurs acquis linguistiques.
Dans l’état actuel du projet de loi 10, la fusion des quelque 180 établissements de santé en 28 Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) signifie la perte de statut pour 22 établissements pouvant utiliser l’anglais comme langue de communication, grâce à une exception à la Charte de la langue française. Ces centres de santé perdront d’ailleurs leurs conseils d’administration, puisque tout sera administré à partir des CISSS.
Une trentaine d’organismes considèrent que ces institutions ont un rôle important à jouer pour la vitalité des communautés anglophones du Québec. Un mémoire avait été déposé à la fin octobre par le Quebec Community Groups Network dans le cadre des consultations publiques sur le projet de loi 10, demandant que des amendements empêchent l’abolition des institutions administratives anglophones. Une pétition exigeant que le ministre prenne en compte les constatations de ce mémoire a été signée par plus de 7000 personnes.
«La protection des droits linguistiques dans le système de santé est l’héritage du Parti libéral du Québec. C’est triste que ce soit une administration libérale qui les laisse de côté», s’est désolé l’ancien député libéral Clifford Lincoln lors d’une conférence de presse tenue à cet effet lundi.
Le ministre Gaétan Barrette s’est engagé à faire des amendements au projet de loi et à tenir compte des préoccupations de la communauté anglophone.