Alors que le projet de loi 10 les exclut des conseils d’administration des nouveaux centres intégrés de santé et des services sociaux (CISSS), les sages-femmes du Québec craignent que leur place dans le réseau soit compromise.
En lisant le projet de loi 10 à son dépôt en septembre dernier, l’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ) et le Regroupement Les sages-femmes du Québec (RSFQ) ont cru à un oubli. Alors qu’elles ont présentement un siège sur les conseils d’administration de 13 centres de santé et des services sociaux (CSSS), ceux auxquels sont reliés les 13 maisons de naissance de la province, aucun n’était prévu pour elles dans les futurs CISSS issus des fusions d’établissements de santé. Les infirmiers, les médecins et les autres professionnels de la santé conservent pour leur part leurs sièges.
Les deux organisations se sont alors unies pour déposer un mémoire à la Commission de la santé et des services sociaux, où elles n’ont pas pu être entendues. Comme aucun des amendements présentés lundi par le ministre Gaétan Barrette n’a changé la situation, les sages-femmes ont compris que cette exclusion était délibérée.
«Le message que ça nous envoie, c’est que le ministre ne comprend pas notre expertise et ce qu’on peut amener au réseau», a déploré jeudi Marie-Ève St-Laurent, présidente de l’OSFQ.
Mme St-Laurent croit pourtant que les sages-femmes sont utiles dans l’élaboration des grandes orientations, des budgets et des services offerts par les CISSS. «Les sages-femmes connaissent très bien les besoins de la population des territoires qu’elles desservent, en particulier ceux des jeunes familles», a jugé Mme St-Laurent.
L’attachée de presse du ministre Barrette, Joanne Beauvais, a répliqué à Métro qu’il serait «plutôt compliqué d’équivaloir leur poids au sein des établissements fusionnés». «Ce n’est pas le seul organisme qui ne siègera plus directement au conseil d’administration régional des CISSS: les représentants du personnel non-clinique, les représentants des fondations, les représentants de la population au sens large sont aussi dans cette situation, pour la même raison», a-t-elle aussi spécifié par courriel.