OTTAWA – Alors que se pointent à l’horizon les soirées festives de Noël et du jour de l’An, une enquête révèle qu’environ la moitié de la population entretient des liens étroits avec famille et amis.
Selon une enquête réalisée par Statistique Canada, 55 pour cent des Canadiens âgés de 15 ans ou plus ont des liens serrés avec au moins cinq membres de leur famille vivant sous le même toit qu’eux ou ailleurs.
C’est au Québec que ce pourcentage est le moins élevé au pays, avec 48 pour cent, comparativement à 67 pour cent du côté de l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador.
Les vastes réseaux d’amis proches et d’autres amis — voisins, connaissances, collègues, etc. — étaient aussi moins fréquents au Québec, souligne-t-on dans l’étude conduite par l’agence gouvernementale.
Les répondants québécois étaient en effet beaucoup moins susceptibles que ceux des autres provinces de déclarer avoir au moins cinq amis proches (42 pour cent contre 51 pour cent) et moins susceptibles d’avoir au moins 20 autres amis (37 pour cent contre 47 pour cent).
Le rapport rendu public mardi étant de nature descriptive, il ne propose pas d’interprétation de ces disparités régionales significatives.
«Maintenant, c’est aux chercheurs universitaires et à d’autres gens de la communauté à explorer les diverses hypothèses», a indiqué en entrevue Martin Turcotte, analyste principal chez Statistique Canada.
«Est-ce qu’au Québec, les gens ont moins tendance à rencontrer de nouvelles personnes au cours d’un mois? Est-ce que les gens ont des réseaux sociaux qui seraient plus dispersés dans l’espace? De notre côté, pour le moment, on ne peut pas formuler d’explications claires et solides», a-t-il poursuivi.
Très peu de Canadiens (quatre pour cent) ont dit n’être proches d’aucun membre de leur famille, et une proportion similaire (six pour cent) d’entre eux ont déclaré ne pas avoir d’amis proches, est-il écrit dans le rapport.
L’agence n’est pas en mesure de se prononcer sur l’évolution des divers phénomènes sociaux traités dans son enquête.
Celle-ci a été réalisée de juin 2013 à mars 2014 auprès de 27 695 répondants. De ce nombre, 6907 ont répondu au questionnaire en ligne et les autres par téléphone.
«On n’a pas fait, dans ce rapport-ci, de comparaison dans le temps. On ne peut donc pas comparer directement l’évolution du nombre de membres de la famille ou d’amis proches», a expliqué M. Turcotte.
«Par contre, ce qu’on peut constater, c’est qu’on retrouve encore certaines tendances observées dans le passé — entre autres, que les jeunes Canadiens âgés entre 15 et 24 ans sont ceux qui ont le plus d’amis», a-t-il spécifié.
Statistique Canada s’est penché pour une première fois, dans le cadre de cette enquête, sur les réseaux sociaux virtuels des Canadiens.
Sans grande surprise, les résultats démontrent que les adeptes des réseaux comme Facebook, Twitter ou Instagram sont surtout des jeunes âgés de 15 à 24 ans — ils les fréquentent dans une proportion de 96 pour cent.
Ce taux fléchit invariablement en fonction de l’âge: il est de 87 pour cent pour les 25 à 34 ans, de 76 pour cent pour ceux âgés entre 35 et 44 ans, de 58 pour cent pour les 45 à 54 ans, puis de 52 pour cent du côté du groupe d’âge des 55 à 64 ans.
Les personnes âgées de 65 ans et plus ferment la marche, mais sont tout de même 36 pour cent à utiliser les sites de réseautage social.
Les données sur la fréquentation de ces sites ne comprennent que les répondants qui ont déclaré utiliser Internet.
Au chapitre du nombre d’amis Facebook, environ la moitié (47 pour cent) des utilisateurs ont dit en avoir moins de 150, et l’autre moitié (48 pour cent), 150 ou plus.
Le nombre moyen d’amis Facebook se chiffrait à 228 au total, ce nombre allant de 393 chez les personnes de 15 à 24 ans à 54 chez les aînés.
Au chapitre de la diversité, les Canadiens ont déclaré que la majorité des amis avec lesquels ils avaient communiqué au cours du mois précédent parlaient la même langue maternelle et avaient le même âge, le même sexe et le même niveau de scolarité qu’eux.
Peu — neuf pour cent — ont indiqué que la plupart de leurs amis appartenaient à un groupe ethnique visiblement différent du leur.
L’enquête de Statistique Canada s’est aussi intéressée, entre autres, à la fréquence et à la diversité des moyens de communication, aux distinctions hommes-femmes en ce qui a trait aux relations familiales et amicales ainsi qu’à l’influence du milieu socio-économique sur ces relations.
Le rapport est disponible en ligne sur le site de l’agence gouvernementale.