La santé physique et mentale des préposés aux bénéficiaires (PAB) du Québec se dégrade, selon une enquête menée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) durant les 12 derniers mois et rendue publique mardi.
Parmi les indicateurs de cette tendance, notons que 30% des centaines de PAB interrogés ont mentionné avoir reçu un diagnostic médical associé à la santé mentale, et 35%, un diagnostic de trouble muscolo-squelettique, comme une tendinite ou une entorse lombaire.
La détérioration de leurs conditions de travail serait à l’origine de plusieurs de ces problèmes. Les compressions dans le réseau de la santé ont affecté les préposés aux bénéficiaires dans plusieurs établissements du Québec, selon ce qui a été rapporté par divers intervenants. Devant faire plus avec moins et ne pouvant prendre le temps nécessaire avec chaque résident, ceux qui donnent des soins de base aux personnes en perte d’autonomie souffriraient notamment d’un manque de formation pour faire face aux cas de plus en plus lourds, d’un sentiment du devoir non accompli et d’un manque de valorisation au sein du réseau.
Michel Lemelin, président-directeur général de la Fédération professionnelle des PAB du Québec, n’est pas étonné par les résultats de cette étude. «Avant, chaque préposé aux bénéficiaires avait environ cinq patients à charge. Maintenant, on donne, dans certains établissements, plus de neuf bains par jour. En outre, les cas sont de plus en plus lourds», a souligné M. Lemelin.
Pour améliorer la situation, le PDG de cette association qui regroupe 600 PAB croit qu’il faudrait non seulement allouer plus de ressources, mais également encadrer la profession en établissant un ordre ou une corporation. Une demande a été faite au ministre en ce sens.
«C’est triste à dire, mais les PAB sont toujours les derniers dont on s’occupe. Pourtant, le préposé est essentiel dans un CHSLD», a reconnu Pierre Blain, directeur général du Regroupement provincial des comités des usagers du réseau de la santé (RPCU).
La CSN, qui représente environ 30 000 des 40 000 PAB du Québec, demande que le gouvernement prenne soin des préposés aux bénéficiaires. Elle croit que le renouvellement de leur convention collective, au sujet de laquelle des négociations ont cours actuellement, est une bonne occasion pour réorganiser le travail des PAB.
Étant donné les négociations en cours dans le secteur public, le ministre de la Santé Gaétan Barrette n’a pas souhaité commenter la situation.