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Joël Legendre: on voyait ça venir…

Joël Legendre sur le plateau de Pénélope McQuade

Bien sûr que j’avais prévu écrire à propos de l’entrevue de Joël Legendre. Bien sûr que, bien avant de m’installer devant la télé, dans ma tête, j’avais déjà commencé à écrire mon texte.

Bien sûr que j’avais vu venir les sanglots, les références aux enfants et à ce chum extraordinaire. Et ces mercis au public qui, lui, comprend toujours tout parce que, lui, il ne se trompe jamais. Bien sûr que j’avais tout vu venir ça. Pareil comme vous, avouez…

On sait bien que l’être humain n’est pas parfait et que, placé devant des faits pour le moins gênants, l’homme a voulu protéger ses enfants. Qui aurait réagit différemment? Qui?

Qu’un gars ait envie de partir sur une autre planète et ressente le besoin de prendre du recul dans les circonstances, on le comprendra aisément. Même si trois mois pour se «rebâtir» peuvent sembler bien court dans l’absolu. Mais, bon…  La vitesse est dorénavant
un facteur aléatoire dans un univers où il est permis de croire que 140 caractères suffisent pour résumer
le fond de sa pensée…

Ce qui m’étonnera toujours toutefois, c’est ce besoin d’aller expliquer tout ça publiquement. Je dis bien ce besoin. Irrépressible. À partir d’une maxime pourtant non écrite nulle part, à savoir : le droit du public à tout savoir. Doublé du sempiternel «quand on est une vedette, on ne s’appartient plus, on appartient au public». Celle-là, on m’excusera, je ne la saisis pas du tout et je crois bien que je ne la saisirai jamais. Comme je ne comprendrai pas ce devoir de parodier cet entracte fort douloureux – on n’en doute point – lors du prochain Bye Bye. J’entends déjà la justification au lendemain de la grosse revue de l’année : «On ne pouvait pas ne pas en parler parce que tout le monde s’attendait à ce qu’on le fasse…»

Tout le monde. Bien sûr…

***

C’est avec beaucoup de peine que j’ai appris que Jean Doré était décédé. Tous les hommages qu’il recevra au cours des prochains jours seront pleinement mérités. S’il y en a un qui a lancé Montréal dans la modernité, ne cherchez pas plus loin, c’est lui. Sans discréditer le legs indiscutable de son prédécesseur Jean Drapeau, nous avons le devoir impératif de nous rappeler à quel point l’élection de Jean Doré au poste de maire a tout changé à l’hôtel de ville.  On parle ici d’ouverture, de transparence, de démocratie… À ces égards, Jean Doré a littéralement repris la machine municipale à zéro.

Parlant d’héritage, on l’a déjà racontée ici mais cette histoire-là vaut la peine d’être répétée : le jour de 1986 où Jean Doré a pris possession de son nouveau lieu de travail, sur les deux cents et quelques tiroirs de classeurs du bureau précédemment occupé par Jean Drapeau, un seul était rempli… de vieilles cartes de Noël. Jean Doré a donc
dû tout refaire. Et il l’a fait.

On l’en remercie à l’infini.

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