Il est de plus en plus clair que de nombreux produits, services et moyens amaigrissants (PSMA) sont dangereux pour la santé et peuvent même causer la mort. C’est le constat que fait l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) dans une étude publiée lundi, qui plaide pour plus d’encadrement à ce sujet.
Dans de nombreuses publicités télévisées et imprimées, on vante les mérites de pilules, programmes et appareils miracle permettant une perte de poids facile, rapide et durable. Un grand nombre de ces publicités sont trompeuses, selon l’ASPQ. «Tout d’abord, il n’y a aucune preuve de leur efficacité, a souligné Yves G. Jalbert, spécialiste de contenu à l’ASPQ, qui a fait avec son équipe une revue de plus de 118 articles, dont 78 articles scientifiques, publiée de 2008 à 2014. On remarque plutôt que 85% à 95% des gens reprennent leur poids, et même plus, dans les cinq années suivant une tentative de perte de poids.»
Par ailleurs, de nombreuses personnes auraient subi des problèmes de santé liés aux PSMA dans les dernières années. «Hypotension, ostéoporose, arythmie, perturbation hormonale, développement de troubles alimentaires, carences nutritionnelles, arrêt cardiaque, développement d’une relation malsaine avec la nourriture», a énuméré M. Jalbert parmi une longue liste d’effets déjà observés de certains PSMA.
Cette industrie est en croissance, selon l’ASPQ, qui a recensé plus de 300 PSMA disponibles au Québec, dans des commerces ou sur l’internet. Au Canada en 2014, elle aurait généré un chiffre d’affaires de 6G$, selon des données de Marketsandmarkets commandées par l’ASPQ.
L’ASPQ est présentement en train de rédiger un appel à l’action pour renforcer l’encadrement règlementaire à tous les paliers de gouvernement, le jugeant «complexe, morcelé et incomplet». Plusieurs lois canadiennes encadrent les PSMA, leur étiquetage et leur publicité. L’ASPQ les considère toutefois peu coercitives.
Pour ce qui est de la publicité mensongère, les citoyens peuvent se plaindre à l’Office de la protection du consommateur. «C’est compliqué, car le fardeau de la preuve revient au consommateur», a estimé M. Jalbert.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec participe à un comité présidé par l’ASPQ, lequel a pour but de convenir des actions les plus porteuses à entreprendre par différents acteurs de la société pour contrer la question du recours aux PSMA. Santé Canada a pour sa part assuré qu’elle surveillait des produits de santé naturels, y compris des produits amaigrissants, pour veiller à ce qu’ils soient sûrs, efficaces et de grande qualité.
