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Harper mise sur la peur et l'insécurité

François Vézina - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — De passage dimanche à Saint-Hyacinthe, en Montérégie, Stephen Harper a décidé de miser sur l’insécurité pour convaincre l’électorat québécois qui semble réfractaire aux idées et au programme de son parti.

Comme il l’avait fait plus tôt à Rockland, dans l’est de l’Ontario, où il avait évoqué la crise financière en Chine, la dégringolade des prix du pétrole et l’instabilité en Europe, le chef conservateur a tracé un sombre et inquiétant portrait de la situation économique mondiale. Mais en sol québécois, il a aussi fait allusion à la menace représentée par la mouvance djihadiste.

Après avoir fait état des pays aux prises avec une «dangereuse spirale de dépenses et de taxes», avec des «coupes radicales» dans les services à la population et à ceux qui ont besoin de l’aide financière des pays voisins, il a soutenu que la gestion «prudente et rigoureuse des conservateurs» menait le Canada «droit dans la bonne direction».

Après avoir louangé son gouvernement pour avoir conclu plus d’ententes commerciales que tous les autres gouvernements précédents, M. Harper a soutenu qu’il avait «toujours défendu les programmes de gestion de l’offre (et qu’il) continuera à le faire.»

Il s’est ouvertement moqué du chef libéral Justin Trudeau, en répétant à maintes reprises son seul prénom, et a reproché au leader néo-démocrate Thomas Mulcair son idéologie «de gauche». Pour lui, voter pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) équivaut à acheter un billet de loterie.

«L’avenir de vos enfants n’est pas un billet de loterie. Quand on perd au 6/49, on n’a qu’à jeter son billet. Mais quand un pays perd sa crédibilité économique…», a avancé M. Harper.

Et comme si l’instabilité de l’économie mondiale ne suffisait pas, M. Harper en a ajouté avec celle causée par la menace terroriste. S’il a rappelé la mort des deux soldats en sol canadien à l’automne 2014, il s’est servi de la récente attaque d’un train en France par un individu qui serait de la mouvance islamiste pour promouvoir ses réalisations en matière de sécurité. Il a déclaré que la menace djihadiste était toujours à l’affût avec des «méthodes encore plus brutales et plus cruelles».

Après avoir dénoncé ses adversaires pour n’avoir jamais voté en faveur de mesures de sécurité renforcées ou pour vouloir les édulcorer, M. Harper a lancé qu’il ne fallait pas «tourner le dos à nos ennemis».

Crédit d’impôt

Au cours de son discours en Ontario, plus tôt dimanche, M. Harper avait présenté un nouvel engagement de son parti sur le front fiscal. Il s’est engagé à remettre un crédit d’impôt d’une valeur de 15 à 29 pour cent pour les frais d’adhésion à un club social philanthropique comme les Chevaliers de Colomb ou les Clubs Optimistes. Il en a profité pour rendre hommage aux membres de ces clubs, qu’il a qualifiés de «vrais héros méconnus».

Les conservateurs comptent inclure ces frais d’adhésion dans la réclamation annuelle faite au titre du crédit d’impôt pour dons de bienfaisance. Ils estiment qu’environ un million de Canadiens pourraient en profiter.

Au cours de la période de questions à Rockland, M. Harper s’est porté à la défense de son actuel chef de cabinet Ray Novak, en affirmant qu’il avait été «très franc» avec lui au sujet des tractations entourant le remboursement des dépenses litigieuses du sénateur Mike Duffy. Pour le chef conservateur, il n’y a que deux personnes responsables dans ce dossier: Mike Duffy, qui a réclamé des remboursements auxquels il n’avait pas droit, et son propre ancien chef de cabinet, Nigel Wright, qui a signé un chèque sans avoir eu l’approbation de son patron.

M. Harper a aussi défendu le Régime de pensions du Canada mis à mal dans un rapport du ministère fédéral des Finances rendu public par le réseau CBC, qui soutient qu’il est l’un des pires des pays de l’OCDE.

Le chef conservateur a indiqué que contrairement à ce qui se déroulait dans plusieurs pays — qu’il n’a pas nommés —, le régime canadien est solvable pour les 75 prochaines années. Il a énuméré les mesures prises par son gouvernement pour aider les futurs retraités à épargner en vue de leurs vieux jours comme le Compte d’épargne libre d’impôt (CÉLI) ou le fractionnement du revenu familial. Après avoir dit que les augmentations des cotisations obligatoires pour les individus et les entreprises étaient néfastes, il a maintenu qu’il était «inexact de prétendre» que ces mesures ne favorisaient que les riches.

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