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Demandes de Montréal: plusieurs oui de Trudeau

Lia Lévesque - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le chef libéral Justin Trudeau a répondu favorablement, jeudi, à plusieurs demandes formulées par le maire de Montréal, Denis Coderre, parmi lesquelles les sites d’injection supervisée, le rétablissement de la livraison du courrier à domicile, un système léger sur rail sur le pont Champlain et l’absence de péage sur ce pont.

De même, M. Trudeau, qui a été talonné par le FRAPRU avant même qu’il ne puisse rencontrer le maire Coderre, s’est engagé non seulement à rétablir les subventions au logement social qui doivent bientôt prendre fin, mais aussi à réinvestir plus largement dans le logement.

Dès son arrivée devant l’hôtel de ville de Montréal, le chef libéral s’est buté à un comité d’accueil du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), avant qu’il ne puisse entrer pour s’entretenir avec le maire Coderre.

De nombreux ménages qui habitent dans des coopératives d’habitation sont confrontés à des hausses de loyer prévues de 200 $, 400 $ voire davantage, parce que les subventions versées par le fédéral doivent prendre fin. Ces ménages craignent d’être contraints de déménager et de ne pouvoir trouver de logement abordable. Devant le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, M. Trudeau s’est d’abord engagé à rétablir ces subventions.

M. Saillant lui a spécifiquement demandé s’il allait maintenir la somme de 1,7 milliard $ injectée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour les logements sociaux existants et investir aussi pour de futurs logements.

«On en ajoute au logement. On augmente les investissements en infrastructures. On en remet par-dessus», lui a répondu M. Trudeau, en acquiesçant.

Fait à noter, il y a plusieurs semaines, le FRAPRU avait déjà occupé les bureaux montréalais de M. Trudeau et avait demandé à le rencontrer, en vain.

Cette question du logement social et abordable était justement l’une des demandes de la Ville de Montréal à l’endroit du gouvernement fédéral, à raison de 185 millions $ pour la construction de nouvelles unités de logement, de même que l’entretien et la rénovation des unités existantes.

Mais le maire Coderre avait bien d’autres demandes totalisant 599 millions $. Et là-dessus, le chef libéral fédéral s’est montré bien ouvert.

Par exemple, sur les sites d’injection supervisée que Montréal veut implanter, M. Trudeau a dit l’«applaudir». Comme M. Coderre, M. Trudeau a rappelé que le jugement de la Cour suprême sur le site Insite, à Vancouver, avait énoncé des conditions précises pour que de tels sites puissent voir le jour. Or, le projet montréalais répond à ces critères, selon ses promoteurs.

Pour ce qui est de la livraison du courrier à domicile par Postes Canada, M. Trudeau a réitéré son engagement: «les gens s’attendent à un certain niveau de service de leur gouvernement et un gouvernement libéral va livrer ce service à domicile.»

Pour ce qui est du péage sur le pont Champlain, entre Montréal et la Rive-Sud, il a donné l’assurance qu’il n’y en aurait pas. «Le pont Champlain est un pont essentiel, pas juste à Montréal et la région, mais à l’économie du Canada. Et c’est pour ça, et parce que c’est un pont de remplacement, que le Parti libéral s’engage à ne pas avoir de péage sur le pont Champlain. C’est quelque chose de trop important pour freiner l’économie de la région et créer plus d’achalandage sur les autres ponts», a fait valoir M. Trudeau.

Crise des migrants

D’autre part, le chef libéral a dit estimer que des excuses devaient être faites par le premier ministre Stephen Harper, mais aussi le ministre de l’Immigration et de la Citoyenneté Chris Alexander et le ministre du Multiculturalisme et de la Défense nationale Jason Kenney, concernant la crise des migrants.

«Je pense que tous les Canadiens veulent des explications et veulent des excuses. Qu’ils nous expliquent pourquoi, malgré des requêtes pendant des mois, voire des années, de la part des organisations non gouvernementales, de la communauté internationale, des Canadiens, des partis d’opposition, demandant à ce gouvernement de faire davantage pour la crise des migrants, pourquoi ils ont choisi de ne pas le faire. Et je pense que des excuses doivent être faites», a lancé M. Trudeau.

Plus tôt à Brossard, le chef libéral fédéral avait réitéré son appel pour l’accueil immédiat de 25 000 réfugiés syriens, dans un premier temps.

«C’est à eux d’expliquer aux Canadiens pourquoi ils ont choisi de rester à l’écart, alors que cette tragédie humaine prend des proportions inimaginables de l’autre côté de la mer», s’était-il exclamé.

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