Après les policiers, au tour de certains professionnels en soins de trafiquer leur uniforme de travail en guise de moyens de pression.
Il y a environ un mois, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a émis le mot d’ordre à tous ses membres, des professionnels de la santé dans plus de 150 établissements à travers le Québec, de porter quand ils le peuvent le t-shirt syndical noir. Il y a deux semaines, le pantalon cargo ou coloré s’est ajouté au mot d’ordre.
Ils veulent ainsi protester contre les compressions dans les établissements de santé ainsi que les offres patronales dans le cadre des négociations de leurs conditions de travail avec le gouvernement, qu’ils jugent comme étant un recul.
Au CHU Sainte-Justine, le code vestimentaire est habituellement très strict. Les infirmiers sont notamment habillés tout de bleu marin, les inhalothérapeutes en rouge, les préposés aux bénéficiaires en mauve. Depuis quelque temps, l’ordre des choses est toutefois partiellement perturbé.
Les infirmiers du département d’hématologie-oncologie étaient nombreux, dès cet été, à porter le t-shirt d’une à deux fois par semaine, en plus d’une coiffe d’infirmière en papier «style années 50».
«On veut déranger la direction de l’établissement, qui est soucieuse de son image, afin qu’elle travaille de notre bord auprès du gouvernement», a souligné jeudi Félix-Olivier Bonneville, infirmier et vice-président à l’information du syndicat des professionnels en soins.
M. Bonneville assure qu’il n’y a pas d’impacts sur les services aux patients. «Avec nos cartes, on reste identifiable pour les patients. Il n’y a pas de problème en ce qui a trait à la prévention des infections, puisque nous nettoyons nos vêtements avant de les porter», a-t-il soutenu.
Jean-Pierre Larche, conseiller syndical à la FSSS-CSN, estime que les endroits où le mot d’ordre est pour l’instant le plus respecté à Montréal sont l’hôpital Sacré-Cœur, le CSSS Bordeaux-Cartierville-St-Laurent et le CSSS Ahuntsic-Montréal-Nord.
Au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, qui regroupe les établissements mentionnés ci-haut, on indique que la situation est tolérée puisqu’elle se déroule dans le contexte des négociations syndicales. «On espère que ça prendra fin rapidement», a émis Louise Mercier, porte-parole du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-MontréalLa direction du CHU Sainte-Justine n’a pas souhaité commenter le dossier.