MONTRÉAL – Philippe Couillard s’est attiré les louanges du directeur général de Nature Québec, Christian Simard, pour sa récente sortie relative à l’éventuelle exploitation des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti.
Dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, le premier ministre a déclaré, samedi, que ce projet ne suscitait «aucun enthousiasme» chez lui. Il a ensuite martelé qu’il avait été mis en branle par l’ancien gouvernement péquiste et qu’il aurait préféré ne pas le trouver sur son bureau à son arrivée au pouvoir. Du même souffle, M. Couillard a souligné que «l’avenir du Québec ne repos[ait] pas sur les hydrocarbures» mais bien sur les énergies renouvelables.
Cette prise de position était vraiment de la musique aux oreilles de M. Simard.
Alors qu’il était interviewé par La Presse Canadienne, ce dernier a donc offert ses félicitations au chef du gouvernement provincial.
Il s’est, toutefois, empressé de dire que Philippe Couillard se devait de poursuivre sur sa lancée.
Selon Christian Simard, il faut maintenant qu’il s’abstienne de donner son aval aux forages reposant sur la technique de la fracturation hydraulique ou à tout le moins ne pas les autoriser avant la réalisation d’une étude d’impact et d’un examen par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
M. Simard a soutenu que de pareils travaux seraient «extrêmement risqués» sur l’île d’Anticosti car «il y a des mouvements de sol dans ce milieu-là qui pourraient même entraîner la perte de certains équipements».
Le directeur général de Nature Québec a laissé entendre qu’il espérait que le premier ministre ne se retrancherait pas derrière les «engagements contractuels pris par le gouvernement précédent» pour justifier le lancement de tels forages.
La députée de Québec solidaire, Manon Massé, a ajouté son grain de sel en invitant Philippe Couillard à faire preuve de transparence dans ce dossier.
«M. Couillard se dissocie du projet […] mais refuse de dévoiler les détails des pénalités que le Québec devrait payer en cas de cessation de contrat. [Or], la population a le droit de savoir», a-t-elle écrit dans un bref communiqué rendu public dimanche.